LA VOIE DE DÉVOTION
DOIT
- ON ADORER UN DIEU PERSONNEL OU UN DIEU IMPERSONNEL ?
Arjuna dit : De ces dévots d’une
fermeté constante qui T’adorent (en tant que Kŗşna, Ton aspect
personnel), et ceux qui adorent Ton aspect impersonnel, l’Éternel Être
(Brahman) ; lesquels ont la meilleure connaissance du yoga ? (12.01)
Le Suprême Seigneur dit : Ces
dévots avec un zèle constant (Bhaktas) qui M’adorent avec une foi suprême en
fixant leur mental sur Moi en tant que Dieu personnel, Je les considère les
plus parfaits yogis. (Voir aussi 6.47) (12.02)
Ceux qui adorent l’Éternel Être (Brahman) immuable,
indéfinissable, invisible, omniprésent, inconcevable, inchangé, et
immobile ; restreignant tous les sens, en toutes circonstances
indifférents, engagés dans la bienveillance des créatures, ceux-la aussi
M’atteignent. (12.03-04)
LES
RAISONS MENANT A L’ADORATION D’UNE FORME PERSONNELLE DE DIEU
La réalisation du Soi est plus
difficile pour ceux qui fixent leur mental sur l’Éternel Être (Brahman)
impersonnel et non manifesté, car la compréhension du non manifesté est
difficile à atteindre par les êtres incarnés. (12.05)
Mais ceux qui M’adorent avec une dévotion inébranlable Me
considérant comme leur Dieu personnel, M’offrant toutes actions, se dédiant à
Moi comme le Suprême, méditant sur Moi ; et, qui fixent leur pensées sur
Ma forme personnelle, Je les sauverai rapidement du monde qui est un océan de
mort et de transmigration, O Arjuna. (12.06-07)
QUATRE
VOIES VERS DIEU
Par conséquent, fixe
ton mental sur Moi, et laisse ton intellect demeurer en Moi seul (par la
méditation et la contemplation). Après, tu m’atteindras certainement. (12.08)
Si tu es incapable de fixer ton mental fermement sur Moi,
cherche alors de M’atteindre, O Arjuna, par la pratique d’une discipline
spirituelle quelconque (Sādhanā) qui t’est convenable. (12.09)
Si tu es incapable de réaliser une des disciplines
spirituelles (Sādhanā), veille alors à accomplir ton devoir pour Moi
(comme instrument, faisant toutes les actions uniment pour Moi, sans motifs
intéressés). (Voir aussi 9.27, 18.46) (12.10)
Si tu es incapable de travailler pour Moi, alors prend
simplement refuge en Ma volonté, et renonce (l’attachement à, et l’anxiété
pour) aux fruits du travail le mental maîtrisé et serein (en apprenant
d’accepter tous les résultats comme une grâce (Prasāda) venant de Dieu).
(12.11)
KARMA-YOGA
EST LA MEILLEURE VOIE POUR COMMENCER
La connaissance des écritures est
meilleure que la pratique rituelle ; la méditation est meilleure que la
connaissance scripturaire ; Tyāga, ou la renonciation (à
l’attachement égoïste) aux fruits du travail est meilleure que la
méditation ; car, la paix suit immédiatement Tyāga. (Voir plus sur la
renonciation aux versets 18.02, et 18.09) (12.12)
LES
ATTRIBUTS D’UN DÉVOT
Celui qui est sans haine envers tous les êtres, qui est aimable
et compatissant, libre de la notion du « je » et du
« moi », qui reste égal dans la souffrance et le plaisir, qui
pardonne ; et le yogi qui est toujours satisfait, qui a maîtrisé son
mental, se réservant une conviction ferme, dont le mental et l’intellect sont
abandonnés à Moi, qui est Mon dévot, M’est cher. (12.13-14)
Celui de qui le monde n’est pas agité et qui n’est pas
agité par les autres, qui est libéré de la joie, de l’envie, de la peur, et de
l’anxiété, lui aussi M’est cher. (12.15)
Celui qui est sans désir, pure, habile, impartial, et
n’est pas affligé par l’anxiété ; qui renonce à être l’auteur de toute
action ; un tel dévot M’est cher. (12.16)
Celui qui ne se réjouit ni se chagrine,
qui ne chérit ni déteste, qui a renoncé au bien et au mal, et qui est empli de
dévotion, M’est cher. (12.17)
Celui qui reste le même envers l’ami ou l’ennemi, dans
l’honneur ou le déshonneur, le froid ou le chaud, dans le plaisir ou la
douleur ; qui est libre de tout attachement ; qui est indifférent à
la censure ou l’éloge, qui garde le silence, qui est satisfait avec ce qu’il
possède, qui n’est pas attaché à un lieu (un pays, ou une maison), qui garde la
sérénité, et est plein de dévotion, cette personne M’est cher. (12.18-19)
ON
DEVRAIT SINCEREMENT ESSAYER DE DEVELOPPER DES QUALITES DIVINES
Mais ces dévots fidèles, qui font de Moi leur but suprême
et suivent (ou essaient de développer sincèrement) le susmentionné nectar des
valeurs morales, Me sont très chers. (12.20)
Ainsi prend fin le douzième chapitre intitulé «La Voie de Dévotion» dans les Upanişad de la
Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu
dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.
|