LA PERSONNE SUPRÊME
LA
CRÉATION EST COMME UN ARBRE CRÉÉ PAR LES FORCES DE MAYA
Le Suprême Seigneur dit : Ils parlent de l’éternel
arbre banian qui a son origine en
haut dans le Suprême Être (Para-Brahman) et ses branches en bas dans le cosmos,
dont les feuilles sont les hymnes Védiques. Celui qui comprend cet arbre est le
connaisseur des Védas. (Voir aussi KaU 6.01, BP 11.12.20-24, et Gîtâ 10.08)
(15.01)
Les branches de cet arbre cosmique de Māyā
(l’illusion) se répandent sur tout le cosmos. L’arbre est nourrit par les trois
modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti) ; les plaisirs des
sens sont ses bourgeons ; et ses racines de l’ego et du désir s’étendent
en bas dans le monde humain, engendrant l’enchaînement Karmique. (15.02)
COMMENT
COUPER L’ARBRE DE L’ATTACHEMENT ET ATTEINDRE LE SALUT EN TROUVANT REFUGE EN
DIEU
La vraie forme de cet arbre n’est pas perçue ici sur
terre, ni son commencement, sa fin, ou son existence. Ayant coupé les fortes
racines du désir de cet arbre par la puissante hache de la connaissance du Soi
et le détachement, pensant ainsi : « Je prend refuge en cette
personne primordiale, dont émane la manifestation antique », recherchant
donc cette demeure suprême en quête du lieu d’où il n’y a plus de retour (vers
le monde des mortels). (15.03-04)
Ceux qui sont libérés de l’orgueil et
de l’illusion, qui ont vaincu le mal de l’attachement, qui demeurent constamment
dans le Suprême Soi, tous désirs (Kāma) calmés, affranchis des dualités du
plaisir et de la douleur, atteignent le but éternel. (15.05)
Le soleil n’éclaire pas en ce lieu, ni la lune, ni le
feu. C’est Ma suprême demeure. Ayant atteint ce lieu, l’homme ne revient plus
(dans le monde temporel). (Voir aussi 13.17 et 15.12, et KaU 5.15, ShU 6.14,
MuU 2.02.10) (15.06)
L’ÂME
INCARNÉE EST LA SATISFAITE
L’âme éternelle individuelle (Jîvatmâ)
dans le corps des êtres vivants est, vraiment, Ma part intégrale. Elle est
associée avec les six facultés sensorielles – le mental inclus – de perception,
et les active. (15.07)
Tout comme l’air emporte le parfum de
la fleur ; de même, l’âme individuelle (Jîvatmâ) s’empare des six facultés
sensorielles du corps physique, les emporte dans la mort vers un autre corps
physique qui s’acquit dans la réincarnation (par la force de Karma). (Voir
aussi 2.13) (15.08)
L’entité vivante (Jîva) jouit des plaisirs des sens
expérimentant les six facultés sensorielles, usant les oreilles, le toucher, la
vue, le goût, l’odorat, et le mental. Les ignorants ne perçoivent pas le départ
de Jîvâ du corps, ou qu’elle y reste pour se satisfaire aux plaisirs des sens
en s’associant aux modes de la Nature matérielle. Mais ceux qui ont l’œil de la
connaissance du Soi le voient. (15.09-10)
Les yogis s’efforçant d’atteindre la perfection, voient
l’entité vivante (Jîva) demeurer dans leur psyché intérieure (comme
conscience) ; mais les ignorants, et ceux dont la psyché intérieure n’est
pas pure, ne La voient pas malgré leurs efforts. (15.11)
L’ESPRIT
EST L’ESSENCE DE TOUT
L’énergie
de la lumière qui vient du soleil illumine le monde entier ; et, qui est
aussi dans la lune et dans le feu ; sache que cette lumière est Mienne.
(Voir aussi 13.17 et 15.06) (15.12)
Pénétrant la terre, Je soutiens tous les êtres avec Mon
énergie ; devenant la sève lunaire, Je nourris toutes les plantes. (15.13)
Étant devenu le feu digestif, Je réside dans le corps de
tous les êtres vivants ; et, en M’unifiant aux souffles vitaux
(Prānā et Apāna), Je digère tous les types de nourriture ;
et (15.14)
Je siège dans la psyché intérieure de
tous les êtres. La mémoire, la connaissance du Soi, le rejet du doute et des
mauvaises notions (dans le raisonnement au sujet de l’Éternel Être, ou pendant
l’extase (Samādhi)) viennent de Moi. Je suis véritablement ce qui doit
être connu par l’étude de tous les Védas. Je suis, vraiment, l’auteur du
Vedānta et le connaisseur des Védas. (Voir aussi 6.39) (15.15)
QUELS
SONT LE SUPREME ESPRIT, L’ESPRIT, ET L’ÂME INDIVIDUELLE ?
Il y a deux entités (Puruşas) dans le cosmos :
le Divin Être faillible et temporel (Kşara Puruşa), et l’Éternel Être
infaillible (Brahman, Akşara Puruşa). Tous les êtres créés sont
sujets au changement, mais l’Éternel Être ne change pas. (15.16)
Il y a encore une autre Personnalité Suprême de la
Divinité (au-delà du temporel et de l’éternel) appelé la Réalité Absolue ou
Paramātmā qui soutient autant le temporel que l’éternel (Kşara
et Akşara) en imprégnant les trois sphères planétaires (Lokas), Il est le
Seigneur éternel (Iśvara). (15.17)
Puisque Je suis au-delà du temporel
(Kşara) et de l'infini (Akşara) ; par conséquent, Je suis
célébré dans ce monde et dans la Veda comme le Suprême Être (Para-Brahman,
Paramātmā, Puruşottama, l’Absolu, la Vérité, Sat, le Super-âme,
etc.) (Voir aussi MuU 2.01.02) (15.18)
Celui qui est sagace, et qui Me saisit vraiment comme le
Suprême Être (Puruşottama), connaît toutes choses et M’adore de tout son
être, O Arjuna. (Voir aussi 7.14, 14.26, et 18.66) (15.19)
Ainsi, cette science de la connaissance du Soi la plus
secrète t’as été expliquée par Moi, O Arjuna sans péché. En comprenant cela, un
homme accède à l’éveil, et il a accompli tous ses devoirs, O Arjuna. (15.20)
Ainsi prend fin le quinzième chapitre intitulé «La
Personne Suprême» dans les Upanişad de la Bhagavadgītā,
l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue
entre Srīkŗşna et Arjuna.
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