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ministre de l'Inde, Modi : plus de 14,702 à recevoir nos commentaires, cinq étoiles Gita chinois. (Twelfth
imprimer en Chine, Oct 2015-June 2020)
cliquez sur ce lien : http://www.gita-society.com/pdf/china.pdf La Bhagavad-Gita (Le Chant de Dieu en française) Traduction française par Philippe L. De Coster, B.Th., DD Suivant le English et
l’oeuvre de
THE BHAGAVAD-GITA(The Song of God)4th Edition With Introduction, Original Sanskrit Text with Roman Transliteration And a Lucid English Rendition, Guide for the Beginners and Daily Reading, Commentaries with Verses from Other Religious Scriptures, Glossary, and Index; in two Colors. Translated
from Sanskrit to English
Ramananda Prasad, Ph.D. Traduction de l'anglais
au Français Philippe L. De
Coster, B.Th., DD. International Gita Society La
Bhagavad-Gita en langue française c'est ce que vous
obtenez à partir de ce livre: Avec l'introduction, un français moderne lucide de toutes les 700 La
Bhagavad-Gita versets sans commentaire et versets Sanscrit original, têtes de
chapitres, pour les débutants, 133 versets importants sont mis en évidence, à 5
et 10 minutes de Gita, versets de 29 autres écritures védiques, les dictons des
Saints et des Sages de grandes religions ainsi que des universitaires et des
dirigeants du monde, les techniques de méditation, glossaire des mots sanscrits,
et de l'Index. Traduction
française suivant le Sanskrit et avec permission d’après
la troisième édition de la Bhagavad Gîtâ du Sanskrit en langue anglaise par
Ramananda Prasad, Ph.D. Copyright © 2012 par: The International Gita Society,
511 Lowell Place, Fremont, California 94536-1805, USA. Tous droits réservés. Ce livre
entier ou partiel, peut être copié strictement pour son emploi
non-commercialisé, tout en s’assurant que mention soit faite de l’auteur, du
traducteur et de la Société Internationale de la Gîtâ (USA). Extraits des revues: "….Dr. Prasad, je suis très
intéressé par votre traduction de la Gîtâ. Si j'ai beaucoup de traductions en
anglais, je pense que votre traduction est la meilleure. À ce jour, il existe 5
versions en Chine, et j'espère que nous pourrions traduire votre "Gita"
en chinois aussi. Pourriez-vous accorder la traduction chinoise de
l'homme......" Dr Zhicheng Wang, professeur de philosophie,
Université de Zhejiang (XiXi Campus) “ …. Des comptes-rendus adroits, simplement
élégants, facile à comprendre, pas encombrés de commentaires. Un travail
ambitieux qui sera apprécié par tous ceux qui étudient la Gîtâ. “ Hinduism Today “
…. L’explication de la théorie et de la philosophie du service désintéressé y
est si magnifiquement exposée…. “ Prof. S. Tilak, Concordia
University, Canada “ …. L’emploi judicieux du
Sanskrit dans la traduction transmet sa majestueuse beauté au lecteur. Elle est
marquée de simplicité, d’élégance, de clarté, et est dépourvue de superfluité.
Cet ouvrage est agréablement libre de toute inclination sectaire…. “ Vedanta Kesari, Madras “ … Chaque lecteur sérieux de la Gîtâ trouvera
cet ouvrage utile et digne de louange…. “ Prabuddha Bharata, Calcutta “ …. Personnellement, je trouve
beaucoup de traductions assommantes à cause de leur structure complexe et
manque de définitions brèves de certains mots Sanskrits. La traduction est
simplement magnifi que car elle est magnifiquement simple. …. “ Révérend Phil Buzard, New York International
Gita Society (IGS) (Aussi connu comme American Gita Society) La Société Internationale de la Gîtâ (IGS) est
enregistrée comme société sans but lucratif, exempt de taxation, en tant
qu’institution spirituelle des États-unis de l’Amérique et de l’État
Californien, fondé e n 1984 pour illuminer
et servir l’humanité par l’intermédiaire de la Bhagavad Gîtâ. Le But et Objectifs de l’IGS comprennent ce qui suit:
1. Publier et distribuer, gratuitement si possible, la Bhagavad-Gîtâ dans
un langage simple et facile à comprendre: visant chaque personne intéressée en
la Gîtâ, mettant la Gîtâ à la disposition des librairies, Ashrams des prisons,
hôpitaux, hôtels, motels, et autres lieux publiques à travers le monde entier,
en commençant par l’Inde et les États-unis, tout comme le fait la Société Biblique
Américaine pour la Bible. 2. Diffuser l’enseignement
universel et non-sectaire de Shrimad Bhagavad-Gîtâ et autres écritures Védiques
dans un langage simple et facile à comprendre, par les affiliations établies de
la Société en d’autres pays, appelées: International Gita Society (IGS).
L’affiliation est gratuite. 3. Fournir aide et guidance en
établissant des groupes d’étude et de discussion (Satsang) de la Gîtâ, et de
mettre à la disposition des jeunes, étudiants, exécutifs occupés, et autres personnes
intéressés un cours gratuit par correspondance de la Gîtâ. 4. Fournir inspiration,
coopération, et aide aux personnes et autres organisations sans but lucratif,
engagés dans l’étude et la propagation de la connaissance Védique; et,
organiser des conférences, des séminaires, et des cours de courte durée sur la
méditation, le yoga, et les sciences métaphysiques. TABLE OF CONTENTS 2. La
connaissance transcendantale 3. La voie
de karma yoga (action, altruisme) 4. La voie
de la renonciation par la connaissance 7. La
connaissance du soi et l’illumination 9. La
connaissance suprême et le grand mystère 10. La
manifestation de l’absolu 11. La
vision de la forme cosmique 13. La
création et le créateur 14. Les
trois gunas (tempéraments) de la nature 16. Les
états divins et démoniaques 18. La
mokşa (libération) par le renoncement
INTRODUCTION
La Gîtâ est une doctrine de
Vérité Universelle. Son message est universel, sublime, et non-sectaire, même
si elle est une partie de l’écriture trinitaire du Sanātana Dharma, mieux
connue sous la nomination de l’Hindouisme. La Gîtâ est très facile à comprendre
dans n’importe quelle langue par l’homme mature. Une lecture répétée avec foi
révèlera toutes les idées sublimes qu’elle contient. Quelques énoncés abstrus y
sont entremêlés par-ci et par-là, mais sans importance directe sur les issues pratiques
ou le thème central de la Gîtâ. La Gîtâ partage la science métaphysique la plus
sacrée. Elle enseigne la connaissance du Soi, et répond à deux questions
universelles: Qui suis-je, et comment puis-je vivre une vie heureuse et
paisible dans ce monde de dualités. C’est un livre de yoga, de moral et de
croissance spirituelle pour l’humanité, basé sur les principes cardinaux de la
religion hindoue. Le
message de la Gîtâ se présenta à l’humanité à cause du manque de volonté de la
part d’Arjuna dans l’accomplissement de son devoir comme guerrier, le combat
entraînant inévitablement la destruction et la mort. La non-violence ou Ahimsa
est une des grandes doctrines fondamentales de l’hindouisme. Toutes vies,
humaine ou non humaine sont sacrées. Ce dialogue immortel entre le Suprême
Seigneur Kŗşna, et Son dévot autant qu’ami, Arjuna, n’a pas lieu dans
un temple, une forêt éloignée ou au sommet d’une montagne, mais sur un champ de
bataille la veille d’une guerre rapportée dans la grande épique, Mahābhārata.
Dans la Gîtâ, le Seigneur Kŗşna conseille Arjuna de se lever et de
combattre. Ceci pourrait créer un mal attendu envers les principes d’Ahimsa si
l’arrière-plan de la guerre de Mahābhārata ne serait pas pris en
considération. Par conséquent, une brève description historique semble
inévitable. Dans
les temps anciens il y eut un roi, avec deux fils, Dhrtarâstra et Pāndu.
Le premier était aveugle de naissance, par conséquent Pāndu hérita le
royaume. Pāndu avait cinqfils. Ils furent appelés les Pāndavas. Dhrtarâstra
avait cent fils. Ils furent appelés les Kauravas. Duryodhana était l’aîné des Kauravas. Après
la mort du roi, Pāndu des Pāndavas devint le roi légitime. Duryodhana
était une personne très jalouse, et voulait également le royaume. Le royaume
était divisé en deux moitiés entre les Pāndavas et les Kauravas.
Duryodhana n’était pas satisfait avec sa partie du royaume. Il voulait pour
lui-même l’entièreté du royaume. Il essaya sans succès quelques enjeux
irréguliers pour tuer les Pāndavas et ainsi enlever leur royaume. D’une
façon illicite il prit possession du royaume entier des Pāndavas, et
refusa de leur retourner ne fut qu’un acre de terre sans une guerre. Toute
méditation de la part du Seigneur Kŗşna et autre se trouva vaine. La
grande guerre de Mahābhārata fut donc inévitable. Les Pāndavas
furent des participants de mauvaise grâce. Ils avaient que deux choix:
combattre pour leurs droits accomplissant ainsi leur devoir, ou fuir la guerre
et accepter leur défaite au nom de la paix et la non-violence. Arjuna, l’un de
cinq frères Pāndavas, fit face au dilemme sur le champ de bataille, soit
aller en guerre ou décamper pour la cause de la paix. Le dilemme d’Arjuna est, en
réalité, un dilemme universel. Chaque être humain fait face à des petits ou
grands dilemmes de la vie journalière en accomplissant le devoir. Le dilemme
d’Arjuna est le plus grand de tout. Il devait choisir entre les combats d’une
guerre et assassiner son très vénérable gourou, ses chers amis, ses proches, et
beaucoup de guerriers innocents ou s’enfuir du champ de bataille pour la seule
cause de maintenir la paix et la non-violence. L’entièreté des sept cents
versets de la Gîtâ est le dialogue entre le Seigneur Kŗşna et, Arjuna
déconcerté, sur le champ de bataille de Kurukşetra près de la Nouvelle
Delhi, en Inde, environ 3,102 ans avant notre ère. Ce discours fut raconté au roi aveugle,
Dhrtarâstra, par son cocher Samjaya, témoin et reporteur de la guerre. L’enseignement central de la Gîtâ
est l’acquisition de la liberté ou le bonheur de l’enchaînement de la vie, en
accomplissant son devoir. On se souviendra toujours de la gloire et de la
grandeur du créateur en accomplissant son devoir efficacement sans être attaché
ou affecté par les résultats, même si souvent le devoir réclame une violence
inévitable. Certaines personnes négligent ou abandonnent leur devoir de la vie
pour la cause de la vie spirituelle, pendant que d’autres s’excusent, croyant
n’avoir pas de temps pour les pratiques spirituelles. Le message du Seigneur
est pour la sanctification de l’entier processus de la vie. Ce qu’une personne
pense ou fait, devrait être accompli pour la gloire et la satisfaction du
Créateur. Aucun effort ou prix n’est nécessaire pour ce processus. Accompli ton
devoir comme service rendu au Seigneur et à l’humanité, et voit Dieu seul en
tout dans le cadre spirituel du mental. Afin d’atteindre un tel cadre spirituel
du mental, la discipline personnelle, l’austérité, la pénitence, le bon
comportement, le service désintéressé, les pratiques yoguiques, la méditation,
l’adoration (culte), la prière, les rituels, et l’étude des écritures, autant
que la compagnie des saintes personnes, le pèlerinage, chanter les saints noms
de Dieu, la recherche du Soi sont nécessaires pour la purification du corps, du
mental et de l’intellect. L’homme doit apprendre d’abandonner le désir, la
haine, l’avidité, et maîtriser les six sens (l’ouïe, le touché, la vue, le
goût, l’odorat, et le mental) par l’intellect purifié. Il devrait toujours se
souvenir que toutes les actions sont accomplies par l’énergie de la nature et
qu’il ou elle en n’est pas l’auteur, mais seulement l’instrument. Il doit
s’efforcer d’atteindre la perfection dans toutes les entreprises, tout en
maintenant l’équilibre dans le succès et la défaite, le gain et la perte, la
douleur et le plaisir. L’ignorance de la connaissance métaphysique est le
plus grand problème de l’humanité. L’écriture sacrée, qui est la voie de la
transcendance, ne sait pas être traduite. Le langage est incapable et les
traductions sont imparfaites pour transmettre clairement la connaissance de
l’Absolu. Dans ce contexte, l’effort a été fait pour maintenir le style de
cette traduction le plus près possible de la poésie Sanskrite originale, et
faire en même temps de sorte que la lecture soit facile et compréhensible. Une
tentative a été faite pour améliorer la clarté du texte en ajoutant des mots ou
phrases, entre parenthèses, dans la traduction des versets en anglais, et par
conséquent en français. La traduction de cent trente-trois (133) versets
importants sont highlighted
pour la facilité des débutants. Nous suggérons à tous les lecteurs de se
pencher, de contempler, et d’agir sur ces versets. Les débutants et les
exécutifs forts occupés devraient d’abord lire et comprendre les versetsclefs
avant de plonger dans l’impénétrable profondeur de l’océan de la connaissance
transcendantale de la Gîtâ. On dit, que nul mental humain ne peut être purifié
par l’étude de la Gîtâ, sinon en étudiant un chapitre par jour. Ce livre est
dédié à tous les gourous dont la bénédiction, la grâce, et l’enseignement nous
furent inestimables.
Obéissance au Seigneur Shri Krishna ŚRĪMAD
BHAGAVAD-GĪTĀ
Chapitre 1
1. LE DILEMME D’ARJUNA
Dhrtarâstra dit: O Samjaya,
assemblés au champs saint de Kurukşetra et désireux de combattre, que
firent mon peuple et les Pāndavas? (1.01) Samjaya dit: Voyant la formation de bataille de
l’armée des Pāndavas, le Roi Duryodhana s’approcha de son gourou, et
prononça ces paroles: (1.02) O
Maître, regarde cette puissante armée des fils de Pāndu, alignée en
formation de bataille par ton talentueux disciple, le fils de Drupada. (1.03) Il
y a plusieurs héros et puissants archers, égaux à Bhīma et à Arjuna en
guerre comme Yuydhāna, Virīta, et le grand guerrier Drupada;
Dhrsţaketu, Cekitāna, et le Roi héroïque de Kāshi; Purujit,
Kuntibhoja, et le grand homme Śaibya. Le vaillant Yudhāmanyu, le
formidable Uttamauja, le fils de Subhadrā, et les fils de Draupadī,
tous de grands guerriers. (1.04-06) INTRODUCTION DES COMMANDEURS DE
L’ARMÉE
Reconnais
aussi, O Meilleur des “deux-fois-nés “, ceux qui sont les plus remarquables de
notre côté. Pour ton information, je vais nommer les commandeurs de mon armée
ainsi: (1.07) Toi-même, Bhīşma,
Karna, le victorieux, Kŗpa, Aśvatthāmā, Vikarna, fils de
Somadatta, et bien d’autres héros qui ont risqué leur vie pour moi. Ils sont
armés avec diverses armes, et tous sont habiles dans le combat. (1.08-09) Notre armée commandée par
Bhīşma, est invincible; pendant que leur armée, protégée par
Bhīma est facile à conquérir. Par conséquent, vous tous qui vous tenez
dans vos divisions respectives sur tous les fronts, protégez seulement
Bhīşma. (1.10-11) LA GUERRE DÉBUTE AU SON DE LA
CONQUE
Le puissant Bhīşma,
l’homme le plus ancien de la dynastie des Kurus, rugit comme un lion, et
souffla bruyamment dans sa conque, apportant la réjouissance à Duryodhana.
(1.12) Après
que les conques, les gongs, les timbales, les tambours, et les trompettes
retentirent ensembles, la commotion fut immense. (1.13) Alors
le Seigneur Kŗşna et Arjuna, assis dans un grand char attelé à des
chevaux blancs, soufflèrent dans leurs conques célestes. (1.14) Kŗşna souffla dans Sa
conque, Pāncajanya; Arjuna souffla dans sa conque, Devadatta; et
Bhīma, le faiseur de formidables actions, souffla dans sa grande conque,
Paundra. (1.15) O Seigneur de la Terre; le Roi
Yudhişţhira, fils de Kunti, souffla dans sa conque appelée
Anantavijaya; pendant que Nakula et Sahadeva soufflèrent dans leurs conques
respectives Sughośa et Manipuşpaka. Le Roi de Kāśī, le
puissant archer; Sikhandī, le grand guerrier; Dhŗşţadyumma,
Virāta, l’invincible Sātyaki, le Roi
Drupada, les fils de Draupadī, et le puissant fils de
Subhadrā, soufflèrent dans leurs conques respectives. (1.16-18) Le mugissement tumultueux,
répercutant de par la terre et le ciel, déchira le cœur des Kauravas. (1.19) ARJUNA DÉSIRE INSPECTER L’ARMÉE
ENNEMIE QU’IL VA DEVOIR AFFRONTER
Voyant les fils de Dhrtarâstra
rangés en ordre pour commencer la bataille, pendant que déjà les projectiles
volaient; Arjuna dont l’étendard portait l’emblème du Seigneur Hanumāna,
prit son arc et s’adressa au Seigneur Kŗşna: O Seigneur, je T’en prie
arrête mon char entre les deux armées, pour que je puisse observer ceux qui
sont rangés ici ardents pour le combat, contre lesquels je suis engagé dans cet
acte de guerre. (1.20-22) Je désire observer tous ceux qui
sont prêts à servir, rassemblés ici pour livrer bataille, apaisant ainsi le
fils perfide de Dhrtarâstra. (1.23) Samjaya dit: O Roi; Seigneur
Kŗşna, à la requête d’Arjuna, j’ai placé le meilleur des chars au
milieu des deux armées, en face de Bhīşma, Drona, et les autres Rois;
et dit à Arjuna: “ Vois les Kurus rassemblés. “ (1.24-25) Arjuna vit là ses oncles,
grands-pères, des maîtres, des oncles maternels, frères, fils, petit-fils, et
camarades. (1.26) LE DILEMME D’ARJUNA
Voyant
aussi les beaux-pères, les compagnons, et tous ses parentés se trouvant dans
les rangs de deux armées, Arjuna fut envahi d’une grande compassion et dit
douloureusement: O Kŗşna, voyant tous mes proches rangés désireux de
se battre, mes membres fléchissent et ma bouche se dessèche. Mon corps tremble
et mes cheveux se dressent. (1.27-29) L’arc
me glisse des mains et ma peau brûle intensément. Ma tête est prise de vertige,
je me sens incapable de me tenir debout, et O Kŗşna, je ne vois que
funestes présages. Je ne vois pas l’utilité de tuer mes parentés dans cette
guerre. (1.30-31) Je ne désire pas la victoire, ni
les plaisirs, ni royaume, O Kŗşna. A quoi bon le pouvoir, ou les
plaisirs, ou même la vie, O Kŗşna? Car, tous ceux pour qui nous
désirons le royaume, les jouissances et les plaisirs sont rangés ici en
bataille, renonçant à leur vie et à leurs richesses. (1.32-33) Je ne souhaite pas de tuer les
maîtres, oncles, fils, grands-pères, oncles maternels, beauxpères,
beaux-frères, et autres parentés qui sont prêts à nous tuer, même pour la
souveraineté des trois mondes, et encore moins pour ce royaume terrestre, O
Kŗşna. (1.34-35) O Seigneur Kŗşna, quels
plaisirs pourront être nôtres en tuant les fils de Dhrtarâstra? En tuant ces
criminels nous commettrons que le péché. (1.36) Par conséquent, nous ne pouvons
pas tuer nos cousins frères, les fils de Dhrtarâstra. Comment pourrions-nous
être heureux après avoir tué les nôtres, O Kŗşna? (1.37) Même s’ils sont aveuglés par la
convoitise, ne voient aucun mal à détruire leur famille, ou de péché en
trahissant leurs amis. Comment ne pas nous détourner de ce péché, nous qui
voyons clairement le mal dans la destruction de la famille, O Kŗşna?
(1.38-39) ARJUNA DÉCRIT LES MÉFAITS DE LA
GUERRE Les traditions immémoriales
familiales et les codes de conduite périssent avec la destruction de la
famille. L’immoralité prévaut dans la famille à cause de la destruction des
traditions familiales. (1.40) Et lorsque l’immoralité
l’emporte, O Kŗşna, les femmes dans la famille évoluent corrompues;
quand les femmes sont corrompues, beaucoup de problèmes sociaux s’élèvent.
(1.41) Ceci mène la famille et les
tueurs de la famille en enfer, parce que les esprits de leurs ancêtres sont
dégradés, privés des offrandes cérémonielles de riz et de l’eau. (1.42) Les qualités éternelles d’ordre
social et des traditions familiales de ceux qui détruisent leur famille sont
ruinées en commettant le péché de l’illégitimité. (1.43) On nous a raconté, O
Kŗşna, que les personnes dont les traditions familiales sont
détruites, demeure pour longtemps en enfer. (1.44) Hélas ! Nous sommes prêts à
commettre un grand péché, en cherchant à massacrer nos proches par convoitise
du plaisir de la royauté. (1.45) Il serait préférable pour moi que
les fils de Dhrtarâstra me tuent dans la bataille les armes en mains, pendant
que je suis désarmé et sans résistance. (1.46) EN AVANÇANT ON ENDURCIT, ET
MALGRÉ L’ENDURCISSEMENT ON PEUT DEVENIR D’ILLUSIONNÉ
Samjaya
dit: Ayant dit ceci en plein champ de bataille, abandonnant arc et flèches,
Arjuna s’assit dans son char l’esprit accablé de douleur. (1.47) Ainsi prend fin le premier
chapitre intitulé “ Le dilemme d’Arjuna “ dans les Upanişad de la
Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu
dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.
Chapitre 2
2. LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE
Samjaya dit: Le Seigneur
Kŗşna prononça ces paroles à Arjuna ayant les yeux affligés et pleins
de larmes, envahit de compassion et de désespoir. (2.01) Le Suprême Seigneur dit: Comment
un tel découragement a-t-il pu s’emparer de toi en ce moment? Ce n’est pas
convenable pour un Aryen (ou une personne dont le mental et les actions sont
nobles). C’est déshonorant, et ne conduit pas une personne au ciel, O Arjuna.
(2.02) Ne te laisse pas aller à la
couardise, O Arjuna, car cela ne te convient pas. Chasse cette faiblesse
insignifiante de ton cœur et lèves-toi pour le combat, O Arjuna. (2.03) ARJUNA CONTINUE SON RAISONNEMENT
CONTRE LA GUERRE
Arjuna
dit: Comment pourrais-je dans le combat lancer des flèches à Bhīşma
et Drona, qui sont dignes de ma vénération, O Kŗşna? (2.04) Vraiment, mieux voudrait vivre
dans ce monde d’aumône plutôt que d’abattre ces nobles gourous, car en les
tuant je ferais que profiter des richesses et plaisirs souillées de sang.
(2.05) Nous ne connaissons pas quel
alternatif soit mieux pour nous, combattre ou quitter. D’ailleurs, nous ne
savons pas si nous allons conquérir ou qu’ils nous conquérront. Nous ne
devrions pas, ne fus que souhaiter, de vivre après avoir tué les fils de Dhrtarâstra
qui sont dressés devant nous. (2.06) Mes sens sont envahis par la
faiblesse de la pitié, et mon mental est confus quant au devoir (Dharma). Je Te
demande de me dire en toute certitude qu’elle est la meilleure. Je suis Ton
disciple. Instruis-moi, qui aie trouvé refuge en toi. (2.07) Je ne vois pas qu’acquérir un
royaume sans rival et prospère sur cette terre, ou même la seigneurie sur les
régnants célestes (Devas) dissiperaient la douleur qui dessèche mes sens. (2.08) Samjaya dit: O Roi, après avoir
parlé ainsi au Seigneur Kŗşna, le puissant Arjuna dit à
Kŗşna: je ne combattrai pas, et il resta silencieux. (2.09) O Roi, le Seigneur
Kŗşna, esquissant un sourire, dit ces paroles à Arjuna découragé au
milieu des deux armées. (2.10) LES ENSEIGNEMENTS DE LA GÎTÂ
DÉBUTE PAR LA VRAIE CONNAISSANCE DU SOI ET DU CORPS PHYSIQUE
Le Seigneur Suprême dit: Tu pleures pour ceux qui ne sont pas dignes
d’être lamentés, et pourtant tu prononces des paroles de sagesse. Le sage ne se
lamente ni pour les vivants ni pour les morts. (2.11) Il
n’y eut jamais un temps que ces monarques, toi, ou moi cessèrent d’exister, et
nous ne pourrons jamais cesser d’exister dans l’avenir. (2.12) Tout comme l’entité vivante
(Atmâ, Jîva, Jîvâtma) acquiert l’enfance, un corps jeune, et un corps de
vieillesse durant cette vie; de même elle acquiert un autre corps après la
mort. Le sage n’en est pas troublé. (Voir aussi 5.08) (2.13) Les contacts des sens vers les
objets appropriés engendrent la chaleur et le froid, la douleur et le plaisir.
Ils sont transitoires et impermanents. Ainsi, apprends à les endurer, O Arjuna.
(2.14) Car
une personne calme – qui n’est pas affectée par ces sensations, et est ferme
dans la douleur et le plaisir, se rend digne de l’immortalité, O Arjuna. (2.15)
LE SOI EST ETERNEL, LE CORPS EST
TRANSITOIRE
L’Esprit invisible (Sat, Atmâ)
est éternel, et le monde visible (y compris le corps physique) est transitoire.
La réalité de ces deux est vraiment perçue par les voyants de la vérité. (2.16)
L’Esprit
(Atmâ) par qui tout cet univers est pénétré, est indestructible. Personne ne
sait détruire l’impérissable Esprit. (2.17) Les corps de l’éternel, immuable,
et incompréhensible Esprit sont périssables. Par conséquent, livre bataille, O
Arjuna. (2.18) Celui qui pense qu’Atmâ (Esprit)
peut tuer, et celui qui pense qu’Atmâ est tué, les deux sont ignorants. Parce qu’Atmâ
ne tue ou est tué. (Un verset parallèle se trouve dans KaU 2.19) (2.19) L’Esprit (Atmâ) ne naît jamais et ne meurt jamais en aucun temps. Il ne
commence pas d'être, ou ne cesse pas d’exister. Il est ingénéré, éternel,
permanent, et ancien. L’Esprit n’est pas détruit lorsque le corps est détruit.
(Voir aussi KaU 2.18) (2.20) O Arjuna, comment une personne
qui sait que l’Esprit (Atmâ) est indestructible, éternel, ingénéré, et
immuable, tue quelqu’un ou provoque quelqu’un d’être tué? (2.21) LA MORT ET LA TRANSMIGRATION DE
L’ÂME
Tout comme un homme revêt des
vêtements neufs après avoir laissé les anciens; de même, l’entité vivante
(Atmâ, Jîva, Jîvâtma) acquiert de nouveaux corps après avoir rejeté les vieux
corps. (2.22) Les armes ne peuvent pourfendre
cet Esprit (Atmâ), le feu ne le brûle pas, l’eau ne le mouille pas, et le vent
ne le dessèche. L’Atmâ ne peut être coupé, brûlé, mouillé, ni asséché. Il est éternel, omniprésent, inchangé,
immuable, et ancien. (2.23-24) L’esprit
(Atmâ, le Soi) est dit être inexplicable, incompréhensible, et immuable.
Connaissant cet Esprit comme tel, tu ne devrais pas t’affliger. (2.25) Bien que tu penses que cette
entité vivante ou corps prend naissance et meurt perpétuellement, même alors, O
Arjuna, tu ne devrais pas t’affliger ainsi. Car la mort est certaine pour ce
qui est né, et la naissance est certaine pour ce qui meurt. Par conséquent, tu
ne devrais pas te lamenter sur l’inévitable. (2.26-27) Tous les êtres, O Arjuna, sont non manifestés – invisibles aux yeux
physiques – avant la naissance et après la mort. Ils se manifestent seulement
entre la naissance et la mort. Y a-t-il là de quoi s’affliger? (2.28) L’ESPRIT INDESTRUCTIBLE
TRANSCENDE LE MENTAL ET LA PAROLE
Certains
voient l’Esprit comme une merveille, d’autres le décrivent comme merveilleux,
d’autres entendent parler de lui comme d’une merveille. Même après avoir
entendu le concernant, peu de gens le connaît.
(Voir aussi KaU 2.07) (2.29) O Arjuna, l’Esprit qui demeure
dans le corps de tous les êtres est éternellement indestructible. Par
conséquent, tu ne devrais pas pleurer pour personne. (2.30) LE SEIGNEUR KŖŞNA
RAPPELLE ARJUNA DE SON DEVOIR COMME GUERRIER
Ayant
égard à ton propre devoir en tant que guerrier, tu ne devrais pas être indécis.
Car, il n’y a rien de plus heureux pour un guerrier qu’une guerre juste. (2.31)
Seulement les guerriers
favorisés, O Arjuna, reçoivent l’opportunité d’une telle guerre non préméditée,
qui est comme une porte ouverte vers le ciel. (2.32) Si
tu ne veux pas combattre cette guerre juste, alors tu manqueras à ton devoir,
tu perdras ta réputation, et tu t’affligeras le péché. (2.33) Les hommes raconteront
perpétuellement ta disgrâce. Pour les honorables, le déshonneur est pire que la
mort. (2.34) Les grands guerriers penseront
que tu t’es retiré de la bataille par crainte. Ceux qui t’on hautement estimés,
perdront leur respect pour toi. (2.35) Tes ennemis prononceront beaucoup
de paroles injurieuses et mépriseront ta capacité. Que peut-il y avoir de plus
douloureux? (2.36) Tu iras au ciel si tué au combat
(répondant au devoir), ou victorieux tu jouiras du royaume terrestre. Par conséquent,
debout donc, décidé à combattre, O Arjuna. (2.37) Considérant le plaisir et la souffrance, le gain et la perte, la victoire
et la défaite de la même façon, engage-toi dans ton devoir. En accomplissant
ton devoir, tu ne commettras pas de péché. (2.38) LE SCIENCE DE KARMA-YOGA,
L’ACTION D’DÉSINTÉRESSÉE
La
sagesse de la connaissance transcendantale t’a été transmise, O Arjuna.
Maintenant écoute la sagesse de Karma-yoga, le service désintéressé
(Sevā), car en y étant pénétré tu seras libéré des chaînes de l’action
(Karma). (2.39) Dans le Karma-yoga aucun effort
n’est jamais perdu et il n’y a pas d’effet adverse. Même la moindre pratique de
cette discipline protège l’homme de la grande peur de la naissance et de la
mort. (2.40) Un Karma-yogi tient une
détermination résolue vers la réalisation de Dieu, O Arjuna, mais les désires
sont innombrables et diverses de l’homme qui travaille pour jouir des fruits de
son activité. (2.41) LES VEDAS TRAITENT L’ASPECT
MATÉRIEL ET SPIRITUEL DE LA VIE
Les
mal guidé prend plaisir dans le chant mélodieux de la Véda – sans comprendre le
vrai objectif des Védas – réfléchit, O Arjuna, comme si il n’y a rien d’autre
dans les Védas que des rituelles avec la seule raison d’obtenir les jouissances
célestes. (2.42) Ils sont dominés par les désirs
matériels, et considèrent l’acquisition céleste comme étant le but le plus
élevé de la vie. Ils s’engagent dans des rites spécifiques pour cause de
prospérité et de jouissance. La renaissance est le résultat de leurs actions.
(Voir aussi KaU 2.05, IsU 09) (2.43) La détermination résolue de la
réalisation du Soi n’est pas formée dans le mental de ceux qui sont attachés
aux plaisirs et au pouvoir, dont le jugement est obscurci par ces activités
ritualistes. (2.44) Une
partie des Vedas traite les trois modes ou états (Gunas) de la Nature
matérielle. Libère-toi des paires d’opposés, restes toujours équilibré et
indifférent à toutes pensées d’acquisition et de préservation. Lève-toi
au-dessus des trois états, en pleine conscience, O Arjuna. (2.45) Pour
la personne dont le Soi est réalisé les Védas sont aussi utiles qu’un petit
réservoir d’eau lorsque l’eau d’un énorme lac devient disponible. (2.46) THÉORIE ET PRATIQUE DU KARMA-YOGA
Tu as Adhikāra (droit, privilège) simplement sur tes devoirs
respectifs, mais pas de contrôle ou de revendication sur les résultats. Les
fruits du travail ne peuvent pas être ton motif. Tu ne devrais jamais être
inactif. (2.47) Accomplis ton devoir le mieux
possible, O Arjuna, par ton mental attaché au Seigneur, abandonnant le souci et
l’attachement intéressé aux résultats, et reste calme dans le succès et
l’échec. L’équanimité du mental est appelée Karma-yoga. (2.48) Le travail accompli par des
motifs égoïstes est très inférieur au service désintéressé ou le Karma-yoga.
C’est pourquoi sois un Karma-yogi, O Arjuna. Ceux qui travaillent pour jouir
des fruits de leur labeur sont vraiment malheureux. (Car l’homme n’a pas de
contrôle sur les résultats). (2.49) Un Karma-yogi devient dans cette vie même libéré du vice autant que de la
vertu. S’efforcer de travailler le mieux possible sans être attaché aux fruits
du travail est appelé Karma-yoga. (2.50) Les Sages Karma-yogis sont
libérés des chaînes de la renaissance en renonçant à l’attachement intéressé
aux fruits de tout travail, pour atteindre ainsi l’état de béatitude divine.
(2.51) Lorsque ton intellect aura
complètement franchi le voile de confusion, alors tu deviendras indifférent aux
Écritures que tu connais et à celles qu’il te reste à connaître. (2.52) Lorsque
ton intellect, rendu confus par les opinions contradictoires et la doctrine
ritualiste des Vedas, restera ferme et inébranlable dans la concentration sur
le Suprême Être, ainsi tu atteindras l’union avec le Suprême Être en état
d’extase (Samādhi). (2.53) Arjuna
dit: O Kŗşna, quelles sont les marques d’une personne illuminée
(Sthitaprajna[1][1])
dont l’intellect est ferme? Quelle est la façon de parler d’une personne dotée
d’un intellect stable? Comment une telle personne s’assied et marche? (2.54) LES MARQUES D’UNE PERSONNE QUI
S’EST RÉALISÉE
Le Seigneur Suprême dit:
Lorsqu’un être est complètement libre de tous désirs du mental et est satisfait
avec l’Éternel Être (Brahma) par la joie de l’Éternel Être, ainsi cet homme est
appelé un illuminé (Sthita-prajna), O Arjuna. (2.55) Une personne dont le mental est impassible au chagrin, qui ne sollicite
pas les plaisirs, et qui est complètement libérée de l’attachement, de la peur,
et de la colère, est appelée Sthita-prajna – un sage d’un intellect ferme.
(2.56) Ceux qui n’ont aucun attachement;
qui ne sont pas transportés dans l’obtention des résultats désirés, ni troublés
par des résultats inopportuns; leur intellect est considéré comme fermement
établi. (2.57) Lorsque quelqu’un retire
complètement ses sens des objets de perception comme une tortue retire ses
membres dans sa carapace pour se protéger, alors l’intellect d’une personne est
considéré comme fermement établi. (2.58) Le désir pour les plaisirs
sensuels s’évade lorsque l’homme s’abstient de jouissance sensuelle, bien que
le goût envers la jouissance sensuelle subsiste. Cette envie disparaît aussi
chez la personne qui a connu le Suprême Être. (2.59) LE DANGER DES SENS NON RESTREINTS Les sens sans repos, O Arjuna,
emportent fortement le mental, même d’une personne sage s’efforçant vers la
perfection. (2.60) L’homme devrait fixer son mental sur Moi dans une douce contemplation,
après avoir mis les sens sous contrôle. Son intellect devient fermement établi,
lorsque ses sens se trouvent complètement maîtrisés. (2.61) L’homme développe l’attachement
aux objets des sens, en pensant à ces objets de sens. Le désir envers les
objets de sens vient de l’attachement aux objets de sens, et la colère vient
des désirs inaccomplis. (2.62) L’illusion ou les idées sauvages
parviennent de la colère. Le mental est désorienté par l’illusion. Le
raisonnement est détruit lorsque le mental est désorienté. L’homme s’égare du
droit chemin lorsque le raisonnement est détruit. (2.63) L’OBTENTION DE LA PAIX ET DU BONHEUR PAR LE CONTRÔLE DES SENS ET DE LA
CONNAISSANCE
Une personne disciplinée, se
mouvant parmi les objets des sens sous contrôle et libérée de tout attachement
et de toute aversion, atteint la tranquillité. (2.64) Toutes les souffrances sont
détruites en atteignant la tranquillité. L’intellect d’une telle personne
tranquille devient vite complètement ferme et unie à l’Éternel Être (Brahma).
(2.65) Il n’y a pas de connaissance du
Soi, ni de perception du Soi chez ceux qui ne sont pas unis à l’Éternel Être
(Brahma). Sans la perception du Soi il n’y pas de paix, et sans paix il n’y a
pas de bonheur. (2.66) Le mental, lorsque contrôlé par les sens vagabonds, emporte l’intellect
comme la tempête qui dérive un vaisseau en mer de sa destination – le rivage
spirituel. (2.67) Par conséquent, O Arjuna,
l’intellect d’une personne devient ferme lorsque les sens sont complètement
retirés des objets des sens. (2.68) Le
yogi, la personne modérée, se tient éveillé lorsqu’il fait nuit pour les
autres. Il fait nuit pour le yogi lorsqu’il voit tous les autres éveillés.
(2.69) L’homme atteint la paix intérieure don le mental a dissipé tous les
désirs sans créer moindre perturbation mental, comme l’eau d’une rivière qui se
déverse en plein océan sans le perturbé. Celui qui désire les objets matériels
ne trouve jamais la paix. (2.70) Celui qui abandonne tous désirs,
et devient libéré de tout aspiration et d’émotion quant au “ je “ et “ moi “,
atteint la paix. (2.71) O Arjuna, ceci est l’état
superconscient (Brāhmā).
Atteignant cet état, l’homme n’est plus abusé. Une fois parvenu dans cet
état, même à la fin de la vie, la personne atteint Brahma-nirvāna (ou,
devient un avec l’absolu). (2.72) Ainsi prend fin le deuxième chapitre intitulé “La
Connaissance Transcendantale “dans les Upanişad de la
Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu
dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.
Chapitre 3
3. LA VOIE DE KARMA YOGA (Action, Altruisme)
Arjuna dit: Si tu considères que
l’acquisition de la connaissance transcendantale est préférable à celui du
travail, pourquoi alors m’incites-tu à m’engager dans cette terrible guerre, O
Kŗşna? Apparemment, tu sembles confondre mon mental par des paroles
contradictoires. Donne-moi, en toute certitude, un moyen par lequel je puisse
atteindre le Suprême. (3.01-02) Le Seigneur Suprême dit: Dans ce monde, O Arjuna, il y a une double voie
de discipline spirituelle comme Je l’ai déjà dit dans le passé. La voie de la
connaissance du Soi (Jnāna-yoga) pour les contemplatifs, et la voie du
travail désintéressé (Sevā, Karmayoga) pour les actifs. (3.03) L’homme n’atteint pas la libération des chaînes de
Karma en s’abstenant de travailler. Personnes atteint la perfection en renonçant
simplement au travail. (3.04) Car, personne ne peut demeurer,
ne serait-ce qu’un instant sans action. Chacun est contraint d’agir – vraiment
sans aide – par les forces de la nature. (3.05) Le simulateur, qui refrène ses
organes d’action mais se complaît mentalement dans la jouissance des sens, est
appelé un hypocrite. (3.06) ON DEVRAIT SERVIR LES AUTRES
Celui
qui contrôle les sens par le mental et l’intellect éduqués et purifiés,
engageant les organes d’action au service désintéressé, est supérieur, O
Arjuna. (3.07) Accomplis ton devoir prescrit,
car vraiment le travail vaut mieux que de rester inactif. Même le maintien de ton corps ne
peut s’effectuer sans travail. (3.08) Les êtres humains sont liés par
la chaîne Karmique des activités, à l’exception de ceux accomplies par le
service désintéressé (Sevā, Yajna). Par conséquent, O Arjuna, libèretoi de
l’attachement égoïste aux fruits du travail, et accomplis avec efficacité ton
devoir comme un service qui M’est rendu. (3.09) S’ENTRAIDER EST UN PREMIER
COMMANDEMENT DU CRÉATEUR
Brahman, le créateur, au
commencement créa les êtres humains ensembles avec le service désintéressé
(Sevā, Yajna, sacrifice), et dit: Par Yajna (en servant) tu prospèreras et
Yajna satisfera tous tes désirs. (3.10) Nourris les régnants célestes
(Devas) par le service désintéressé (Sevā, Yajna), et les Devas te
nourriront. Ainsi, vous nourrissant mutuellement, tu atteindras le but Suprême.
(3.11) Les régnants célestes (Devas),
nourris par le service désintéressé (Sevā, Yajna), te donneront les objets
désirés. Celui qui jouit des dons des Devas sans rien leur offrir en retour est
vraiment un voleur. (3.12) Les justes qui mangent les restes
du service désintéressé (Sevā, Yajna) sont libérés de tous les péchés,
mais les impies qui préparent la nourriture pour eux seuls (sans d’abord M’en
offrir, ou partager avec autrui) vraiment mangent le péché. (Voir aussi RV 10.117.06)
(3.13) Les êtres vivants sont nés de la
nourriture de graines, les grains sont produits par la pluie, la pluie vient
(comme une faveur des Devas) si le devoir (Karma) est accompli en tant que
service désintéressé (Sevā, Yajna). (Voir aussi 4.32) Le devoir est prescrit
dans les Védas. Les Védas viennent de Brahman (l’Éternel Être). Donc, le
Brahman omniprésent est toujours présent dans la Sevā. (3.14-15) Celui qui ne M’aide pas à maintenir la roue de la création en mouvement
par le devoir sacrificiel (Sevā), et se complaît dans les plaisirs
sensuels, cette personne dans le péché vit en vain, O Arjuna. (3.16) L’homme
qui se réjouit uniquement dans l’Éternel Être (Brahman), qui fonde ses délices
dans l’Éternel Être, et qui trouve le contentement dans l’Éternel Être seul,
est une personne qui a réalisé le Moi, pour qui il n’y a pas de devoir. (3.17) Une telle personne n’à aucun
intérêt, ni dans l’action ou l’inaction. Celui qui a réalisé le Moi ne dépend
de personnes pour aucun intérêt qui soit sien (sauf de Dieu). (3.18) LES DIRIGEANTS DEVRAIENT MONTRER
L’EXEMPLE
Par conséquent, accomplis ton devoir efficacement et sans attachement
égoïste aux résultats, car en accomplissant le travail sans attachement,
l’homme atteint le Suprême Être. (3.19) Le Roi Janaka et autres ont atteint la perfection (ou, la réalisation du
Soi) par le service désintéressé (Karma-yoga) seul. Toi aussi accomplis ton
devoir en vue de guider le monde, et pour le bien-être universel de la société.
(3.20) Quoi
que fasse une noble personne, d’autres suivent. Quelque soit le modèle qu’ils
représentent, le monde suit. (3.21) O
Arjuna, il n’y a rien dans ces trois mondes (ciel, terre, et les régions
inférieures) que Je doive faire, ni rien à obtenir qui n’ait été obtenu;
pourtant Je reste engagé dans l’action. (3.22) Si Je ne suis pas inlassablement
engagé dans l’action, O Arjuna, les hommes de toutes manières suivraient Ma
voie. Les mondes périraient si Je cessais d’agir, Je serais la cause de
confusion et de destruction pour tous les hommes. (3.23-24) QUE DEVRAIT FAIRE LE SAGE À L’IGNORANT
Comme l’ignorant agit avec
attachement aux fruits du travail, O Arjuna, de même l’homme sage travaille
sans attachement pour le bien-être de la société. (3.25) Le sage ne devrait pas troubler le mental des ignorants qui sont attachés
aux fruits du travail, mais l’illuminé devrait inspirer les autres par
l’accomplissement de tous travaux, sans attachement intéressé. (Voir aussi
3.29) (3.26) TOUTES LES ACTIONS SONT LES ACTIVITÉS DE LA NATURE
Tous les travaux
sont accomplis par l’énergie et la force de la nature; mais à cause de
l’ignorance illusionniste, les gens assument en être les faiseurs. (Voir aussi
5.09, 13:29, et 14.19) (3.27) Celui qui connaît la Vérité, O
Arjuna, quant au rôle des forces de la nature et leur activité, ne devient pas
attaché à l’activité. Une telle personne sait que ce sont les forces de la
nature qui agissent avec leurs instruments – nos organes. (3.28) Ceux qui sont égarés par la force
illusoire (Māyā) de la Nature deviennent attachés aux fonctions des
forces de la Nature. Les sages ne devraient pas troubler le mental des
ignorants dont la connaissance est imparfaite. (Voir aussi 3.26) (3.29) Accomplis ton devoir en Me
dédiant toutes actions avec une orientation spirituelle mentale libérée de tout
désir, d’attachement, et de fièvre mentale. (3.30) Ceux qui pratiquent constamment
Mon enseignement – avec foi (ou, avec une pleine attention et sincérité) et ne
se fiant pas à la critique – sont libérés des chaînes du karma. Mais, ceux qui
méprisent Mon enseignement et ne le pratique pas, considère les comme dénués de
toute connaissance, inanimés, et perdues. (3.31-32) Tous
les êtres suivent leur propre nature. Même les ages agissent d’après leur
propre nature. Quelle est alors l’utilité de la restriction des sens? (3.33) DEUX PIERRES D’ACHOPPEMENT SUR LA
VOIE DE LA PERFECTION
L’attachement et l’aversion (Rājā et Dveşa) pour les
objets de sens résident dans les sens. Que nul ne vienne sous le contrôle de
ces deux, car vraiment ils sont deux pierres d’achoppement majeures, sur la
voie de la réalisation du Soi. (3.34) Le travail inférieur et naturel
de l’homme est préférable au travail supérieur dénaturé. Il est préférable de
mourir en accomplissant son travail naturel. Le travail dénaturé produit
beaucoup trop de tension. (Voir aussi 18.47) (3.35) LE DÉSIR EST À L’ORIGINE DU PÉCHÉ
Arjuna
dit: O Kŗşna, par quoi l’homme est-il poussé à commettre le péché,
tout comme contre son gré et forcé contre sa propre volonté? (3.36) Le Suprême Seigneur dit: C’est le
désir (Kāmā) né de la passion (Rajo Guna) qui devient colère (lorsque
inaccompli). Le désir est insatiable et est un grand démon. Sache que c’est le
grand ennemi. (3.37) Comme le feu est enveloppé par la fumée, comme un miroir est recouvert de
poussière et l’embryon par l’amnios, de même la connaissance de Soi
(Brahma-jnana) s’obscurcit par le désir. (3.38) O Arjuna, la connaissance de Soi
(Brahma-jnana) s’enveloppe ainsi par l’insatiable feu du désir, l’éternel
ennemi du sage. (3.39) Les sens, le mental, et l’intellect sont, dit-on, le siège du désir
(Kāma). Kāma – en contrôlant les sens, le mental, et l’intellect –
égare la personne de la connaissance du Soi (Jnana). (3.40) Par conséquent, O Arjuna, en
contrôlant d’abord les sens, détruis ce démon du désir matériel qui ruine la
connaissance et la réalisation du Soi.
(3.41) COMMENT CONTRÔLER LE DÉSIR
On dit que les sens sont
supérieurs au corps, le mental supérieur aux sens, l’intellect supérieur au
mental, et Atmâ (Esprit) supérieur à l’intellect. (Voir aussi KaU 3.10, et Gîtâ
(6.07-08) (3.42) Connaissant le Soi (Atmâ) comme étant supérieur à l’intellect, et
contrôlant le mental par l’intellect (qui est purifié par des pratiques
spirituelles), on doit tuer le désir (Kāma) cet ennemi puissant, O Arjuna.
(3.43) Ainsi prend fin le troisième
chapitre intitulé “La Voie de Karma Yoga “ dans les Upanişad de la
Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu
dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna. Chapitre 4
4. LA VOIE DE LA RENONCIATION PAR LA CONNAISSANCE
Le Suprême Seigneur dit: J’ai
enseigné ce Karma-yoga, la science éternelle de l’action correcte, au Roi
Vivasvān. Vivasvān l’a enseigné à Manu. Manu l’a enseigné à
Ikşvāku. Ainsi, transmis de l’un à l’autre en succession disciplique
les saints Rois ont connu ce (Karma-yoga). A la longue la science de Karma-yoga
s’est perdue sur cette terre. Aujourd’hui, Je te décris cette même ancienne
science, car tu es Mon dévot et ami sincère. Karma-yoga est vraiment un secret
suprême. (4.01-03) Arjuna dit: Postérieure a été ta
naissance, mais antérieure dans les temps anciens fut la naissance de
Vivasvān. Comment donc pourrais-je comprendre que Tu as enseigné ce yoga
au début de la création? (4.04) Le Suprême Seigneur dit: Toi et
Moi avons pris de nombreuses naissances. Je Me souviens de toutes, O Arjuna,
mais toi tu ne t’en souviens pas. (4.05) Bien
que Je sois éternel, immuable, et le Seigneur de tous les êtres; néanmoins, Je
Me manifeste en contrôlant Ma propre Nature matérielle en usant Mon énergie
potentielle divine (Yoga-māyā). (Voir aussi 10.14) (4.06) Chaque fois qu’il y a un déclin
du Dharma (Justice) et une prédominance du Adharma (Injustice), O Arjuna, alors
Je Me manifeste. J’apparais de temps en temps pour la protection du bien, la
transformation des méchants, et pour l’établissement de l’ordre mondial
(Dharma). (Voir aussi TR 1.120.03-04) (4.07-08) Celui qui comprend vraiment Mon
apparition transcendantale et Mes activités (de la création, maintenance, et
dissolution), atteint Ma demeure suprême et ne naît plus après avoir quitté ce
corps, O Arjuna. (4.09) En
prenant refuge en Moi, devenant pleinement absorbés en Mes pensées et purifiés
par le feu de la connaissance du Soi; nombreux sont ceux libérés de l’attachement,
la peur, la colère, et qui ont atteint le salut (Mukti[2][2]). (4.10) LA VOIE DE L’ADORATION ET DE LA
PRIÉRE
Quelle que soit la manière dont
les hommes Me rendent un culte, J’accomplis leurs désirs en conséquence. Les
hommes Me rendent un culte pour des motifs différents. (4.11) Ceux qui aspirent le succès dans
leur travail ici-bas, rendent un culte aux régnants célestes (Devas). Le succès
dans le travail se réalise très vite dans le monde humain. (4.12) LA RÉPARTITION DU TRAVAIL EST
BASÉE SUR L’APTITUDE DES PERSONNES
Les quatre divisions – basées sur l’aptitude et la vocation de la société
humaine ont été crées par Moi. Bien que je sois l’auteur de ce système,
divisionnaire du travail, on devrait savoir que Je ne fais rien (directement) et
que Je suis éternel. (Voir aussi 18.41) (4.13) L’activité
ne M’affecte pas, car Je n’ai pas de désir pour les fruits du travail. Celui
qui comprend et pratique complètement cette vérité n’est pas lié au Karma.
(4.14) Les anciens aspirants à la
libération se sont également engagés à accomplir leurs devoirs avec
connaissance. Par conséquent, tu devrais accomplir ton devoir comme firent les
anciens. (4.15) L’ACTION ATTACHÉE, DÉTACHÉE ET
INTERDITE
Même
les sages sont troublés quand il s’agit de déterminer ce que sont l’action et
l’inaction. Par conséquent, Je vais clairement t’expliquer ce qu’est l’action
afin que, le sachant, l’homme soit libéré du mal de la naissance et de la mort.
(4.16) La
vraie nature de l’action est difficile à comprendre. Par conséquent, l’homme
devrait connaître la nature de l’action attachée, de la nature détachée de
l’action, et aussi la nature de l’action interdite. (4.17) UN KARMA-YOGI N’EST PAS ASSUJETTI
AUX LOIS KARMIQUES
Celui qui voit l’inaction dans l’action, et l’action dans l’inaction, est
une personne intelligente. Cette personne est un yogi et a tout accompli. (Voir
aussi 3.05, 3.27, 5.08 et 13.29) (4.18) Une personne dont les désirs sont
devenus désintéressés ayant été consommés dans le feu de la connaissance du
Soi, est appelée un sage par les hommes avisés. (4.19) Celui qui a abandonné l’attachement égoïste aux fruits du travail, et
reste toujours satisfait et ne dépend de personne sauf de Dieu, une telle
personne bien qu’il soit engagé dans l’activité, ne fait absolument rien, et ne court pas le
risque de la réaction Karmique. (4.20) Celui
qui est libéré des désirs, dont le mental et les sens sont sous contrôle, et
qui a renoncé à tout droit de propriété, ne s’attire pas le péché – ni la
réaction Karmique – en agissant avec son corps. (4.21) Satisfait
de ce qui vient d’une façon naturelle par Sa volonté, sans affection des paires
des opposés, libéré de l’envie, équanimité dans le succès et l’échec, alors
qu’il est engagé dans le travail, un tel Karma-yogi n’est pas lié au Karma.
(4.22) Celui qui est libéré de
l’attachement, dont le mental est fixé dans la connaissance du Soi, qui
travaille dans un esprit de service (Sevā) au Seigneur, tous les liens
Karmiques d’une telle personne philanthropique (Karma-yogi) sont dissoutes.
(4.23) L’Éternel Être (Brahman) est l’oblation. Brahman est le beurre clarifié.
L’oblation est versée par Brahman dans le feu de Brahman. Brahman sera réalisé
par celui qui considère tout comme (une manifestation, ou) un acte de Brahman.
(Voir aussi 9.16) (4.24) DIFFÉRENTS TYPES DE PRATIQUES
SPIRITUELLES OU SACRIFICES
Certains yogis accomplissent le
service du culte aux régnants célestes (Devas), alors que d’autres offrent le
sacrifice par le soi dans le feu de l’Éternel Être (Brahman) en accomplissant
le sacrifice de la connaissance du Soi. (4.25) Certains
offrent leur ouïe et les autres leur sens en sacrifice dans le feu de la
maîtrise, d’autres offrent le son et d’autres les objets des sens (comme
sacrifice) dans le feu des sens. (4.26) D’autres offrent toutes les
fonctions des sens, et les fonctions des cinq bio-impulsions (Prāna) comme
sacrifice dans le feu de la maîtrise de soi, allumé par la connaissance du Soi.
(4.27) D’autres offrent la richesse,
leur austérité, et leur pratique du yoga en sacrifice, tandis que les ascètes
aux vœux sévères offrent leur étude des Écritures et leur connaissance en
sacrifice. (4.28) Ceux qui sont engagés dans des
pratiques yogiques, parviennent à l’état essoufflé d’extase (Samādhi) en
offrant l’inhalation dans l’exhalation, et l’exhalation dans l’inhalation en
sacrifice (en utilisant de brefs techniques respiratoires Kriyā). (4.29) D’autres restreignent leur
nourriture, et offrent leurs inhalations en leurs inhalations. Ils sont tous
des connaisseurs en sacrifice, et sont purifiés par leur sacrifice. (4.30) Ceux qui accomplissent le service désintéressé (Sevā, Yajna)
obtiennent le nectar de la connaissance qui découle de leur sacrifice et
atteignent l’Éternel Être (Brahma). O Arjuna, même ce monde n’est pas un lieu
heureux pour celui qui n’offre aucun sacrifice, quelle serait alors sa part
dans l’autre monde? (Voir aussi 4.38, et 5.06) (4.31) Plusieurs types de disciplines
spirituelles sont déployés dans les Védas. Sache que tous sont nés de Karma ou
de l’action du corps, du mental et des sens. Sachant cela, tu obtiendras le
salut (Mokşa, Nirvāna). (Voir aussi 3.14) (4.32) ACQUÉRIR LA CONNAISSANCE
TRANSCENDANTALE EST SUPÉRIEUR À LA PRATIQUE SPIRITUELLE
Le sacrifice de la connaissance est supérieur qu’aucun sacrifice
matériel, O Arjuna. Car, toutes actions sans exception culminent dans la
connaissance. (4.33) Cherche la connaissance
transcendantale d’une personne qui a réalisé le Soi en te prosternant
humblement, par la recherche sincère, et par le service. Les sages qui ont
réalisé la Vérité t’instruiront. (4.34) Quand tu auras connu la science
transcendantale, O Arjuna, tu ne seras plus aussi confus. Avec cette
connaissance tu verras la création toute entière dans ton Soi, et ainsi en Moi.
(Voir aussi 6.29, 6.30, 11.07, 11.13) (4.35) Même
si une personne est la plus grande de tous les pécheurs, il traversera
quand-même l’océan du péché par le seul radeau de la connaissance du Soi
(Brahma-jnāna) (4.36) De même que le feu ardent réduit
le bois en cendre, le feu de la connaissance du Soi (Brahma-jnāna) réduit
en cendres les liens de Karma, O Arjuna. (4.37) LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE
EST AUTOMATIQUEMENT RÉVÉLÉE AU KARMA-YOGI
En vérité, il n’y a pas de
purificateur plus grand dans ce monde que Jnāna, la vraie connaissance du
Suprême Être (Para-Brahma). Celui qui devient purifié par Karmayoga découvre la
connaissance au-dedans, évidemment en temps opportun. (Voir aussi 4.31, et
5.06, 18.78) (4.38) L’homme plein de foi, qui est
sincère dans les pratiques yoguiques; et, qui a le contrôle des sens, acquiert
la connaissance transcendantale. Possédant cette sagesse, il parvient
directement à la paix suprême. (4.39) L’irraisonnable,
l’homme sans foi, l’incroyant (l’athée) périt. Ni dans ce monde, ni dans
l’autre, aucun bonheur n’est pour l’incroyant. (4.40) LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE
ET LE KARMA-YOGA SONT L’UNE ET L’AUTRE NÉCESSAIRE POUR NIRVANA
Les œuvres (Karma) ne lient pas
celui qui a renoncé au travail – en renonçant aux fruits du travail – par
Karma-yoga, et dont les doutes (concernant le Soi) sont complètement détruits
par Viveka[3][3],
l’application de la connaissance du Soi, O Arjuna. (4.41) Par conséquent, tranche avec
l’épée de la connaissance de Soi, le doute en ton mental né de l’ignorance, et
que tu aies recours au Karma-yoga, ainsi lève-toi et combats, O Arjuna. (4.42) Ainsi prend fin le quatrième
chapitre intitulé “La Voie de la Renonciation par la Connaissance “ dans les
Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la
science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et
Arjuna. Chapitre 5
5. LA VOIE DE LA RENONCIATION
Arjuna dit: O Kŗşna, Tu
loues la connaissance transcendantale (Sāmkhya, Karmasamnyāsa) et
aussi, l’accomplissement du service désintéressé (Karma-yoga). Dis-moi en toute
certitude, laquelle des deux est la meilleure. (5.01) Le
Seigneur Suprême dit: La voie de la connaissance du Soi (Karma-samnyāsa)
et la voie du service désintéressé (Karma-yoga, Sevā) mènent tous deux au
but suprême. Mais des deux, Karma-yoga est supérieur au Karma-samnyāsa.
(5.02) Une
personne devrait considérer comme vrai un Samnyāsī (renonciateur) qui
ne dédaigne ni ne désire. Il est facilement libéré des chaînes Karmiques en
devenant affranchi des paires des opposés[4][4], O Arjuna. (5.03)
LES DEUX VOIES MÈNENT AU SUPRÊME
L’ignorant – non le sage – considère la voie de la connaissance de Soi
(Karma-samnyāsa) et la voie du service désintéressé (Karma-yoga), comme
s’il s’agissait de deux choses distinctes. La personne qui est fermement établi
dans l’un des deux obtient le fruit des deux. (5.04) L’état où arrive le renonciateur (Samnyāsī), le Karma-yogi
atteint également le même destin. C’est pourquoi, celui qui voit la voie de la
renonciation et la voie du travail désintéressé comme identiques, voit
vraiment. (Voir aussi 6.01 et 6.02)) (5.05) Mais, la vraie renonciation (Samnyāsa), O Arjuna, est difficile à
atteindre sans Karmayoga. Un sage harmonisé par le Karma-yoga atteint très vite
Brahman. (Voir aussi 4.31, et 4.38) (5.06) Le Karma-yogi dont le mental est
pur, dont le mental et les sens sont sous contrôles, et qui perçoit le même
Éternel Être (Brahman) en tous les êtres n’est pas lié au Karma même s’il est
engagé dans le travail. (5.07) UN
TRANSCENDANTALISTE NE SE CONSIDÈRE PAS COMME ÉTANT LE FAISEUR. Le
sage (ou Samnyāsī) qui connaît la vérité pense: “ Je ne fais
absolument rien. “ En voyant, entendant, touchant, sentant, mangeant, marchant,
dormant, respirant, parlant, saisissant et rejetant, ouvrant et fermant les
yeux, un Samnyāsī croit que ce sont uniquement les sens qui opèrent
sur leurs objets. (Voir aussi 3.27, 13.29, et 14.19) (5.08-09) UN KARMA-YOGI TRAVAILLE POUR DIEU
Celui qui fait son travail comme une offrande au Seigneur, abandonnant
tout attachement intéressé aux résultats – n’est pas affecté par la réaction
Karmique ou le péché comme la feuille de lotus qui n’est mouillée par l’eau.
(5.10) Les Karma-yogis accomplissent
l’action – sans attachement égoïste – avec leur corps, mental, intellect, et
sens pour leur purification. (5.11) Un Karma-yogi atteint la félicité
Suprême en abandonnant les fruits du travail; pendant que d’autres, qui sont
attachés aux fruits du travail, se lient au travail égoïste. (5.12) LA VOIE DE LA CONNAISSANCE
Une
personne qui a complètement renoncé aux fruits de tous travaux, demeure
heureuse dans la Cité à Neuf Portes, sans agir ni engendrer l’action. (5.13) Le Seigneur ne crée pas
l’obligation de l’action, ni l’incitation d’en être l’auteur, ni l’attachement
aux résultats des actions parmi les hommes. Tout est l’œuvre des forces (Gunas)
de la Nature. (5.14) Le Seigneur ne prend pas la
responsabilité des actes bons ou mauvais de quiconque. La connaissance du Soi
est enveloppée par le voile de l’ignorance, c’est pourquoi les hommes s’égarent
(et accomplissent des actes mauvais). (5.15) La
connaissance transcendantale détruit l’ignorance sur le Soi, et révèle le
Suprême, tout comme le soleil révèle la beauté des objets de ce monde. (5.16) Les personnes dont le mental et l’intellect sont totalement absorbés dans
l’Éternel Être (Brahman), qui sont des dévots confirmés de Brahman, qui ont
Brahman comme leur suprême destin et unique refuge, et dont les impuretés sont
détruites par la connaissance de Brahman, ne prennent plus naissance. (5.17) LES MARQUES SUPPLÉTIVES D’UNE
PERSONNE ILLUMINÉE
Le sage illuminé (en percevant le Seigneur en toutes choses) voit le
Brāhmana cultivé et humble, un paria, même une vache, un éléphant, ou un
chien d’un œil égal. (Voir aussi 6.29) (5.18) Tout est accompli dans cette vie
même dont le mental est équanime. Une telle personne a réalisé l’Éternel Être
(Brahman), car l’Éternel Être est parfait et impartial. (Voir aussi 18.55, et
ChU 2.23.01) (5.19) Celui qui n’est pas exalté en
obtenant quelque chose d’agréable, ni s’afflige lorsqu’il obtient quelque chose
de désagréable, dont le mental est ferme, qui n’est pas troublé, et qui est
connaisseur de l’Éternel Être (Brahman), une telle personne est établie en
Brahman. (5.20) Une telle personne qui est en
union avec l’Éternel Être (Brahman) devient détachée des plaisirs sensuels
externes en découvrant la joie du Soi par la contemplation, et jouit d’une
félicité transcendantale. (5.21) Les plaisirs sensuels sont
vraiment une source de misère, et qui ont un début et une fin. Par conséquent,
le sage, O Arjuna, ne se réjouit pas des plaisirs sensuels. (Voir aussi 18.38)
(5.22) Celui
qui est capable de résister aux impulsions du désir ou de la colère au moment
de la mort est un yogi, et une personne heureuse. (5.23) Celui qui trouve le bonheur dans
l’Éternel Être (Brahman), se réjouit de Brahman en lui, et qui est illuminé par
la connaissance du Soi, ce yogi atteint Brahma-nirvāna, et parvient au
Suprême Être (Para-Brahman). (5.24) Les voyants[5][5] dont les péchés
(ou imperfections) sont détruits, ayant tranchés le doute par la connaissance
du Soi (Jnāna), dont le mental est discipliné, et qui sont engagés au
bien-être de toutes les créatures, atteignent le Suprême Être (Para-Brahman).
(5.25) Ceux qui sont libérés du désir et
de la colère, qui ont conquis le mental et les sens, et qui ont découvert le
Soi, atteignent facilement Brahma-nirvāna. (5.26) LA TROISIÈME VOIE –
LA VOIE DE LA MÉDITATION DÉVOTIONNELLE ET LA CONTEMPLATION. Le
sage est vraiment libéré en renonçant à toutes jouissances des sens, fixant les
yeux et le mental (au point noir imaginaire) entre les sourcils, égalisant le
souffle de l’inspiration et celui de l’expiration dans les narines (par les
techniques Kriyā), tenant les sens, le mental, et l’intellect sous
contrôle, obtenant le salut (Mukti) comme le but suprême, devenant ainsi libéré
du désir, de la colère, et de la peur. (5.27-28) Mon dévot atteint la paix en Me
(ou, Kŗşna, le Suprême Être (Para-Brahman)) connaissant comme celui
qui jouit des sacrifices et des austérités, le grand Seigneur de tout
l’univers, et l’ami de tous les êtres. (5.29) Ainsi prend
fin le cinquième chapitre intitulé “La Voie de la Renonciation” dans les
Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la
science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et
Arjuna. Chapitre 6
6. LA VOIE DE LA MÉDITATION
UN KARMA-YOGI EST UN RENONCIATEUR
Le
Suprême Seigneur dit: Celui qui accomplit le devoir qui lui incombe sans
dépendre des fruits (pour jouissance personnelle) est un renonciateur
(Samnyāsī) et un Karmayogi. L’homme ne devient pas un yogi simplement
en s’abstenant de travailler. (6.01) O
Arjuna, ce qu’ils appellent renoncement (Samnyāsa) est aussi connu comme
Karmayoga. Personne ne devient un Karma-yogi s’il n’a pas renoncé aux motifs
égoïstes de l’action. (Voir aussi 5.01, 5.05, 6.01, et 18.02) (6.02) LA DÉFINITION DU YOGA
Pour le sage qui cherche de parvenir à l’état de yoga (de méditation, ou
de l’équanimité du mental), il est dit que le Karma-yoga en est le moyen. Pour
celui qui a atteint le yoga, l’équanimité devient le moyen (pour la réalisation
du Soi). Dit-on, qu’une personne a atteint la perfection yoguique lorsqu’ il ou
elle n’a plus de désir pour les jouissances sensuelles, ou l’attachement aux
fruits du travail, et a renoncé à tous les motifs égoïstes. (6.03-04) LE MENTAL EST LE MEILLEUR AMI
AUTANT QUE LE PIRE ENNEMI
L’homme doit s’élever – et ne pas se dégrader – par son propre mental. Le
mental seul est son ami autant que son ennemi. Le mental est l’ami de celui qui
le contrôle, et le mental agit comme ennemi de celui qui ne le contrôle pas.
(6.05-06) Celui
qui a le contrôle sur le soi inférieur – le mental et les sens – reste calme au
chaud et le froid, le plaisir et la douleur, dans l’honneur et le déshonneur,
et demeure toujours ferme au Soi suprême. (6.07) Une
personne est nommée un yogi qui possède la connaissance du Soi et la
réalisation du Soi, qui est équanime, qui a le contrôle sur le mental et les
sens, et pour qui une motte de terre, une pierre, et l’or sont tous identiques.
(6.08) Une personne est considérée comme supérieure qui est égale pour les
compagnons, les amis, les ennemis, ceux qui sont neutres, les arbitres, les
haineux, les parentés, les saints, et les pécheurs. (6.09) LES TECHNIQUES DE MÉDITATION
Un yogi, assis dans la solitude
et seul, doit constamment s’efforcer de contempler le Suprême Être après avoir
mis son mental et les sens sous contrôle, libéré du désir et de droit de
propriété. (6.10) Il ou elle devrait s’asseoir dans
un endroit propre, sur un siège stable qui est ni trop haut ou trop bas,
couvert d’herbe sacré Kuśa[6][6],
d’une peau de daim, et d’une étoffe superposées. Là, assis (dans une position
confortable), concentrant son mental sur Dieu, et maîtrisant ses pensées et les
activités des sens, mettra en pratique la méditation pour sa propre
purification. (6.11-12) La personne doit s’asseoir, la
taille, la colonne vertébrale, la poitrine, le cou et la tête droites,
immobiles et d’aplomb; le regard et le mental fermement fixés sur l’extrémité
du nez, sans regarder autour de soi; serein et sans crainte, mettant en
pratique le célibat; le mentale sous contrôle, pensant à Moi, et M’atteignant
comme le dessein suprême. (6.13-14) Ainsi, exerçant toujours le
mental fixé sur Moi, le yogi dont le mental est soumis atteint la paix de
Brahma-nirvana et vient à Moi. (6.15) Ce yoga n’est pas possible, O
Arjuna, pour celui qui mange trop ou qui ne mange pas du tout; pour celui qui
dort trop ou qui se tient éveillé. (6.16) Mais,
pour la personne qui est modéré dans sa nourriture, son délassement, ses
travaux, son sommeil et l’éveil, le yoga de méditation détruit toute
souffrance. (6.17) Il
est dit, qu’une personne a atteint le yoga, l’union avec l’Éternel Être
(Brahman), lorsque le mental parfaitement discipliné, est libéré de tous
désirs, et complètement uni au Brahman en Samādhi. (6.18) Une lampe abritée (par l’Éternel
Être) du vent (des désirs) ne vacille pas; cette similitude est utilisée pour
définir le mental discipliné du yogi qui pratique la méditation sur l’Éternel
Être (Brahman). (6.19) Lorsque le mental discipliné par
la pratique de la méditation atteint la quiétude, en quoi l’on devient
satisfait avec l’Éternel Être (Brahman) en Le contemplant dans un intellect
purifié. (6.20) En quoi l’on éprouve une infinie
félicitée qui est seulement perçue par l’intellect, et est par-delà l’atteinte
des sens. Après avoir réalisé l’Éternel Être (Brahman), l’on n’est jamais
séparé de la Réalité Absolue. (Voir aussi KaU 3.12) (6.21) Ce qui, ayant obtenu la
réalisation du Soi, on ne regarde aucun gain supérieur à atteindre.
L’établissement dans la réalisation du Soi n’est pas ébranlé même par la plus
grande calamité. (6.22) L’état de dissolution de
l’association avec la souffrance est appelé yoga. Ce yoga devrait être pratiqué
avec une ferme détermination, et sous aucune réserve mentale. (6.23) On atteint graduellement la
tranquillité du mental en abandonnant totalement tous désirs égoïstes, et en
maîtrisant complètement les sens des objets de sens par l’intellect, tenant le
mental entièrement absorbé dans l’Éternel Être (Brahman) au moyen d’un
intellect bien formé et purifié, ne pensant à rien d’autre. (6.24-25) Tout ce qui fait errer le mental sans repos et instable, on devrait
ramener doucement à la réflexion du Seigneur Kŗşna, la Suprême
Personnalité de la Divinité. (6.26) QUI EST UN YOGI
La
suprême félicité est pour le yogi qui a réalisé le Soi, dont le mental est
calme, de qui les désirs sont sous contrôle, et qui s’est libéré de tous péchés
(ou fautes). (6.27) Un
tel yogi exempt de péchés, qui engage constamment son mental et intellect au
Suprême Être (Brahman), atteint aisément l’infinie félicité en contact avec
Brahman. (6.28) Car en percevant l’Éternel Être
omniprésent (Brahman) demeurant dans tous les êtres, et tous les êtres
demeurant en l’Éternel Être, le yogi qui est en union avec l’Éternel Être, voit
chaque être d’un œil égal. (Voir aussi 4.35, 5.18) (6.29) Ceux qui Me voient en tout et qui
voient tout en Moi, ne sont pas séparés de Moi, et Je ne suis pas séparé d’eux.
(6.30) Les non-dualistes qui M’adorent,
Moi qui réside en tous les êtres, demeurent en Moi, de quelque façon leur mode
de vie. (6.31) Il est le meilleur yogi qui voit tous les êtres à l’image de son propre
être, et qui est sensible à la douleur ou le plaisir des autres comme pour
lui-même, O Arjuna. (6.32) DEUX MÉTHODES POUR MAÎTRISER LE
MENTAL TURBULENT
Arjuna
dit: O Kŗşna, Tu as dit que le yoga de la méditation est caractérisé
par l’équanimité du mental, mais à cause de l’inquiétude du mental je ne
discernes pas l’état stable du mental. Parce que le mental est vraiment
instable, turbulent, fort et obstiné, O Kŗşna, je pense que le mental
est aussi difficile à maîtriser que le vent. (6.33-34) Le Suprême Seigneur dit: Sans aucune doute, O Arjuna, le mental est sans
repos et difficile à refréner, mais il est dompter par la pratique spirituelle
constante et vigoureuse dans la persévérance et le détachement, O Arjuna.
(6.35) J’en conviens que le yoga est
difficile pour celui dont le mental n’est pas maîtrisé. Néanmoins, le yoga est
accessible aux personnes dont le mental est dompté grâce à des efforts bien
dirigés. (6.36) LA DESTINATION DU YOGI SANS
SUCCÈS
Arjuna dit: Le fidèle qui
s’écarte de la voie de la méditation, et est incapable d’atteindre la
perfection yoguique à cause du mental insoumis – quelle est la destination
d’une telle personne, O Kŗşna? (6.37) Ne
périssent-ils pas comme un nuage qui se déchire, O Kŗşna, ayant
perdus autant (le yoga et le Bhoga[7][7],
les jouissances célestes et mondaines), privés de support et égarés sur la voie
de la réalisation du Soi? (6.38) O
Kŗşna, Toi seulement es capable de dissiper totalement ce doute en
moi. Car nul autre que Toi, peut dissiper ce doute. (Voir aussi 15.15) (6.39) Le Suprême Seigneur dit: Il n’y a
pas de destruction, O Arjuna, pour un yogi dans ce monde ou dans l’autre. Un
transcendantaliste ne vient jamais à mal, Mon cher ami. (6.40) Le yogi qui a échoué dans la voie
du yoga renaîtra dans une maison des pieux et prospères après avoir atteint le
ciel et y séjournant pendant de longues années, ou un tel yogi est né dans une
famille de yogis doués de sagesse. Une naissance semblable est vraiment
difficile à obtenir dans ce monde. (6.41-42) Là,
il ou elle retrouve la connaissance acquise dans la vie antérieure, et
s’efforce à nouveau vers la perfection, O Arjuna. (6.43) Le yogi qui n’a pas abouti, est
instinctivement poussé vers l’Éternel Être (Brahman) par la vertu des
impressions (Samskāra) des pratiques yoguiques dans les vies précédentes.
Même le chercheur de yoga – l’union avec Dieu – dépasse ceux qui effectuent les
rituels Védiques. (6.44) Le yogi qui poursuit assidûment
ses efforts, devient complètement libéré de tous péchés (ou imperfections)
après avoir poursuivi graduellement des perfections en de nombreuses
incarnations, atteint la Suprême Demeure. (6.45) QUI EST LE MEILLEUR YOGI
Le yogi est supérieur à l’ascète.
Le yogi est supérieur aux érudits Védiques. Le yogi est supérieur aux
ritualistes. Par conséquent, O Arjuna, devient un yogi. (6.46) Je considère, le yogi consacré –
qui affectionnément Me contemple avec une foi suprême, et dont le mental reste
absorbé en Moi est le meilleur de tous les yogis. (Voir aussi 12.02 et 18.66)
(6.47) Ainsi prend
fin le sixième chapitre intitulé “La Voie de la Méditation” dans les
Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la
science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et
Arjuna. Chapitre 7
7. LA CONNAISSANCE DU SOI ET L’ILLUMINATION
Le Suprême Seigneur dit: O
Arjuna, écoute comment tu Me connaîtras pleinement sans douter, ayant ton
mental absorbé en Moi, prenant refuge en Moi, et en accomplissant des pratiques
yoguiques. (7.01) LA CONNAISSANCE MÉTAPHYSIQUE EST
L’ULTIME CONNAISSANCE
Je
vais te révéler la connaissance du Soi (Jnāna) ainsi que l’illumination
(Vijnāna), de sorte que, quand on la connaît, il n’est rien qui reste à
connaître. (7.02) LES CHERCHEURS SONT PEU NOMBREUX
Parmi de milliers de personnes, à
peu près un seul s’efforce vers la perfection dans la réalisation du Soi. A
peine une personne parmi ceux qui s’efforcent avec succès Me comprend vraiment.
(7.03) DÉFINITIONS DE LA MATIÈRE, LA
CONSCIENCE, ET L’ESPRIT
Le
mental, l’intellect, l’ego, l’éther, l’air, le feu, l’eau et la terre sont les
huit transformations ou divisions de Mon énergie matérielle (Prakŗti).
(Voir aussi 13.05) (7.04) L’énergie matérielle est Ma Nature inférieure (Aparā-śakti,
Prakŗti, matière). Connais mon autre Nature supérieur
(Parā-śakti, Cetanā, Puruşa, Esprit) par laquelle l’univers
entier est soutenu, O Arjuna. (7.05) LE SUPRÊME ESPRIT EST LA BASE DE
LA MATIÈRE, LA CONSCIENCE, ET L’ESPRIT
Sache que toutes les créatures sont évoluées de cette double énergie; et,
Je suis – le Suprême Être (Para-Brahma, Kŗşna) – l’origine autant que
la dissolution de l’univers tout entier. (Voir aussi 13.26) (7.06) Il n’y a rien de plus haut que Moi, O Arjuna. Tout dans l’univers est lié
en moi, le Suprême Être (Para-Brahman Paramātma), comme des joyaux liés
sur un fil (d’un collier). (7.07) LE SUPRÊME ESPRIT EST LA BASE DE
TOUT
O Arjuna, Je suis la saveur dans
l’eau, Je suis la lumière dans la lune et le soleil, Je suis la syllabe OM dans
tous les Védas, le son dans l’éther, et la virilité dans les êtres humains. Je
suis le doux parfum dans la terre. Je suis la chaleur dans le feu, la vie des
êtres vivants, et l’austérité des ascètes. (7.08-09) O Arjuna, sache que Je suis le
germe éternel de toutes les créatures. Je suis l’intelligence des intelligents,
et l’éclat des brillants. (Voir aussi 9.18 et 10.39) Je suis la force du fort
qui s’est démuni du désir et de l’attachement intéressé. Je suis le désir
(Kāma) dans les êtres humains qui vivent en accord avec la justice
(Dharma) (pour la seule raison sacrée de la procréation), O Arjuna. (7.10-11)
Connais les trois modes (Gunas)
de la Nature matérielle – la bonté, la passion, et l’ignorance – qui émanent
aussi de Moi. Je ne suis pas dépendant, ou affecté par les Gunas, mais les
Gunas sont dépendants de Moi. (Voir aussi 9.04 et 9.05) (7.12) Les êtres humains sont trompés
par les aspects différents de ces trois modes (Gunas) de la Nature matérielle;
c’est pourquoi, ils ne Me connaissent pas comme étant éternel, et au-delà des
Gunas. (7.13) COMMENT VAINCRE LA FORCE DIVINE
ILLUSOIRE (MAYA)
Ma force divine (Māyā), formée par les trois états (Gunas) du
mental, est très difficile à vaincre. Seuls ceux qui se sont abandonnés à Moi
peuvent facilement franchir ce Māyā. (Voir aussi 14.26, 15.19, et
18.66) (7.14) QUI CHERCHE DIEU? Les
malfaisants, les ignorants, les êtres vils qui sont attachés à la nature
démoniaque, et dont leur force de discrimination a été enlevée par la force
divine illusoire (Māyā) ne M’adorent ni Me recherchent. (7.15) Quatre types de vertueux M’adorent ou Me recherchent, O Arjuna. Ils sont:
les affligés, le chercheur de la connaissance du Soi, celui qui poursuit la
richesse, et l’illuminé qui a expérimenté le Suprême. (Voir aussi TR 1.21.03)
(7.16) Parmi
eux, le dévot illuminé (Jnāni-bhakta), qui se maintient toujours uni à
Moi, dont la dévotion n’a qu’une seule ambition, est la meilleure. Car, Je suis
extrêmement cher pour l’illuminé, et l’illuminé M’est très cher. (7.17) Tous ces chercheurs sont vraiment
nobles; mais, Je considère le dévot illuminé comme Moi-même, car celui qui est
stable réside dans Ma suprême demeure. (Voir aussi 9.29) (7.18) Après de nombreuses naissances l’illuminé a recours à Moi en réalisant
que tout est vraiment, Ma manifestation (ou, du Suprême Être). Une aussi grande
âme est très rare à trouver. (7.19) Les personnes dont le
discernement s’est emporté vers de maints désirs, dominées par leur impression
Karmique (Samskāra), ont recours aux régnants célestes (Devas) et
pratiquent des différents rites religieux. (7.20) LE CULTE À UNE DIVINITÉ EST AUSSI
L’ADORATION DE DIEU
Quelle que soit la divinité (en empruntant n’importe quel nom, forme, et
méthode) qu’on adore avec foi, Je fais que cette foi soit ferme envers cette
divinité. Dotés d’une foi stable, ils s’engagent d’adorer cette divinité, et
obtiennent leurs souhaits par cette divinité. En vérité, ces souhaits sont
accordés par Moi seul. (7.21-22) De tels gains matériels obtenus
par les êtres humains de petite intelligence sont temporaires. Les adorateurs
des régnants célestes (Devas) vont aux Devas, mais Mes dévots viennent sûrement
à Moi. (7.23) DIEU PEUT ÊTRE VU DANS L'EFFIGIE
DE N’IMPORTE QUELLE FORME DE CULTE DÉSIRÉ
Les ignorants, privés de
comprendre Ma forme transcendantale (ou existence), immuable, incomparable, et
incompréhensible – assument que Je, le Suprême Être (Para-Brahman), qui suis sans
forme prend des formes ou s’incarne. (7.24) Voilé par Ma force divine (Māyā), Je ne me révèle pas aux
ignorants qui ne connaissent et ne comprennent pas Ma forme transcendantale,
ingénérée, éternelle et personnalité (et en Me considérant sans forme). (7.25) Je connais, O Arjuna, les êtres
du passé, du présent, et ceux à venir, mais nul ne Me connaît vraiment. (7.26) Tous les êtres de ce monde sont
dans l’ignorance totale à cause des paires des opposés trompeuses, nées du
désir et de l’aversion, O Arjuna. Mais les personnes aux actions
désintéressées, dont le Karma ou le péché a pris fin, sont libérées de
l’illusion des paires des opposées et M’adorent, fermement établies dans les
vœux. (7.27-28) Ceux qui s’efforcent vers la
délivrance des cycles de la naissance, la vieillesse, et de la mort, en
trouvant refuge en Moi, connaissent le Brahman (l’Être Éternel); la nature de
Brahman; et Karma, la force créative de Brahman. (7.29) Les
personnes stables qui Me connaissent comme l’Unique dans les êtres matériels[8][8]
(Adhibhūta), les Êtres Divins temporels (Adhidaiva), et la Super Âme
(Adhiyajna) même au moment de leur mort, M’atteignent. (Voir aussi 8.04) (7.30)
Ainsi prend fin le septième
chapitre intitulé “La Connaissance de Soi et l’Illumination” dans les
Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la
science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et
Arjuna. Chapitre 8
8. L’Éternel Brahman (Esprit)
Arjuna dit: O Kŗşna,
qui est l’Éternel Être (Brahman)? Qu’est-ce que l’Adhyātma, ou la nature
de l’Éternel Être? Qu’est ce que Karma? Qui sont les êtres mortels
(Adhibhūta)? Et, qui sont les Êtres divins (Adhidaiva)? Qui est la
Super-âme (Adhiyajna), et comment demeure-t-Elle dans le corps? Et, comment au
moment de la mort, es-Tu connaissable par ceux qui ont maîtrisé leur mental, O
Kŗşna? (8.01-02) LA DÉFINITION DU SUPRÊME ESPRIT,
ESPRIT, ÂME INDIVIDUELLE, ET KARMA
Le Suprême Seigneur dit:
L’immuable Atmâ (Esprit) est nommé Brahman (Éternel Être). La nature (y compris
la force inhérente de cognition et du désir) de Brahman est appelée
Adhyātma. La force créative de Brahman qui occasionne la manifestation de
l’entité vivante (Jīva) est appelée Karma. (8.03) Les êtres mortels sont appelés
Adhibhūta. Les expansions de la Divine Personnalité – comme
Nārāyana, Mahā-vişnu, Īşvara, etc. – sont
appelées les Êtres Divins (Adhidaiva). Je suis le Super-âme (Adhiyajna)
résidant dans le corps comme le suprême régnant (Īşvara), O Arjuna.
(8.04) THÉORIE DE LA RÉINCARNATION ET DE
KARMA
Quiconque
se souvient exclusivement de Moi en abandonnant le corps au moment de la mort,
M’atteint; de cela il n’y a aucun doute. (Voir aussi PrU 3.10) (8.05) Quelque soit l’objet auquel un homme se souvient au moment qu’il quitte
son corps à la fin de la vie, il atteint cet objet, O Arjuna, s’y étant
toujours absorbé dans cette même pensée (la personne se souvient de cet objet à
la fin de la vie, et l’atteint). (Voir aussi ChU 3.14.01) (8.06) UNE SIMPLE MÉTHODE DE RÉALISATION
DE DIEU
Par conséquent, souviens-toi à tout moment de Moi et fais ton devoir. Tu
M’atteindras certainement si ton mental et intellect sont toujours fixés sur
Moi. (8.07) En Me contemplant dans un mental
sans défaillance, qui est discipliné par la pratique de la méditation, celui-ci
atteint le Suprême Être, O Arjuna. (8.08) Quiconque médite sur le Suprême
Être (Para-Brahman) – comme l’omniscient, l’ancien des jours, le régnant, plus
subtil que le subtil[9][9]
(et plus grand que grand), le soutien de tout, l’inconcevable, par lui-même
brillant comme le soleil, et transcendantal ou au-delà de la réalité matérielle
– à l’heure de la mort tenant le mental immobile et dévotieux; conduisant le courant
de l’énergie vitale (Prāna) au milieu des deux sourcils pour s’y fixer par
la force du yoga; atteint Kŗşna, la Suprême Personne Divine. (Voir
aussi les versets 4.29, 5.27, 6.13, et YV 31.18, KaU 2.20) (8.09-10) Je
vais d’enseigner brièvement le processus pour atteindre la suprême demeure que
les connaisseurs de la Véda appellent immuable; cela, en quoi les ascétiques
entrent, libérés de l’attachement, désireux de mener une vie de célibataire.
(8.11) ATTEINDRE LE SALUT EN MÉDITANT
SUR DIEU AU MOMENT DE LA MORT
Celui qui quitte le corps
physique en maîtrisant tous les sens; fixant le mental sur Dieu, et Prāna
dans le cerveau; engagé dans les pratiques yoguiques; méditant sur Moi et
prononçant OM – le monosyllabe sacré, force de l’Éternel Être (Brahman – il
atteint la suprême demeure. (8.12-13) Je suis facilement à atteindre, O Arjuna, par ce yogi toujours
inébranlable qui pense toujours à Moi et dont le mental est indifférent à tout autre objet.
(8.14) M’ayant atteint, ces grandes âmes
ne reprennent plus naissance dans ce monde misérable et transitoire, car ils
ont atteint la plus haute perfection. (8.15) Les habitants de tous les mondes
– jusqu’à et y compris le monde de Brahmā, le créateur, sont sujets à la
misère des naissances et des morts répétées. Mais, après M’avoir atteint, O
Arjuna, celui-ci n’a plus à naître. (8.16) TOUT EST CYCLIQUE DANS LA
CRÉATION
Ceux qui savent que le jour du
créateur (Brahmā) dure mille Yugas (ou 4.32 billions d’années) et que sa
nuit dure aussi mille Yugas, ils sont les connaisseurs du jour et de la nuit.
(8.17) Toutes les manifestations
émergent de la Nature matérielle primaire (Adi Prakŗti ou Avyakta) à
l’arrivée du jour de Brahmā (Créateur), et elles s’absorbent à nouveau
dans cela même, à la venue de la nuit de Brahmā. (8.18) Cette même multiplicité d’êtres
vient encore et encore à l’existence lors de l’arrivée du grand jour du
créateur (Brahmā); et se dissout, inévitablement, à l’arrivée de la nuit
de Brahmā. (8.19) Il y a une autre existence
transcendantale et éternelle – plus élevée que la Nature matérielle changeante
(Prakŗti) – qui ne périt pas lorsque tous les êtres crées périssent. Ce
qui est appelé l’Éternel Être non manifesté (Avyakta Akşara Brahma). Ce
qui est aussi connu comme Parama-dhāma, la demeure suprême. Ceux qui atteignent Ma suprême demeure ne
renaissent plus. (8.20-21) DEUX VOIES DE BASE POUR LE DÉPART
DU MONDE
Cette demeure suprême, O Arjuna,
est conquise par une dévotion infaillible pour Moi qui existe au-dedans de
chaque être, et par qui tout cet univers est pénétré. (Voir aussi 9.04 et
11.55) (8.22) O Arjuna, Je vais maintenant te
retracer les différentes voies par lesquelles pendant la mort, les yogis
quittent pour revenir ou ne pas revenir. (8.23) Le feu, la lumière, la clarté du
jour, la quinzaine de la lune croissante et les six mois du solstice du soleil
vers le nord – s’éloignant de la voie de ces régnants célestes (Devas), les
yogis qui connaissent l’Éternel Être (Brahman) atteignent Brahman. (Voir aussi
ChU 4.15.05, 5.10.01, BrU 6.2.15, PrU 1.10, et IsU 18) (8.24) La fumée, la nuit, la quinzaine
sombre de la lune, et les six mois du solstice méridional du soleil –
s’éloignant de ces voies, la personne juste atteint la lumière lunaire (ou, le
ciel) et réincarne. (Voir aussi 9.21, ChU 5.10.03-05, BS 3.01.08) (8.25) La voie de la lumière (de la
pratique spirituelle et la connaissance du Soi) et la voie des ténèbres (du
matérialisme et l’ignorance), elles sont, dit-on, les deux voies éternelles du
monde. L’une mène au salut (Mukti, Nirvāna) et par l’autre on renaît.
(8.26) LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE
MÈNE AU SALUT
Connaissant ces deux voies, O
Arjuna, un yogi ne s’égare jamais. Par conséquent, O Arjuna, sois toujours
ferme dans le yoga. (8.27) Le yogi qui connaît tout cela
passe par delà les mérites de l’étude des Védas, de celles qui résultent des
sacrifices, des austérités, et de la charité, atteint Parama-dhāma, la
Demeure Suprême et Éternelle. (8.28) Ainsi prend fin le huitième
chapitre intitulé “L’Éternel Brahman (Esprit)” dans les Upanişad de la
Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu
dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna. Chapitre 9
9. La Connaissance Suprême et le Grand Mystère
Le Suprême Seigneur dit: Je vais
te révéler, à toi qui ne t’adonnes pas à l’incrédulité, le plus profond secret
de la connaissance associé à l’expérience transcendantale. Connaissant cela, tu
seras délivré des misères de l’existence du mal. (9.01) LA CONNAISSANCE DE LA NATURE DU
SUPRÊME EST LE GRAND MYSTÈRE
La connaissance du Soi est
souveraine entre toutes les connaissances; elle est le plus profond secret et
vraiment sacrée, pouvant être discernée par l’instinct, se conformant à la
justice (Dharma), est très facile à pratiquer, et éternelle. (9.02) O Arjuna, ceux qui n’ont pas de
foi en cette connaissance ne M’atteignent pas, et suivent les cycles de
naissance et de mort. (9.03) Cet univers entier est une expansion de Moi. Tous les êtres dépendent de
Moi (comme une chaîne dépend de l’or, et les produits laiteux du lait). Je ne
dépends pas d’eux (car Je suis le plus grand de tous). (Voir aussi 7.12) (9.04)
Vois la force de Mon divin mystère; en réalité, Je ne dépends pas d’eux -
le protecteur et créateur de tous les êtres –, et ils ne dépendent pas de Moi.
(Au fait, la chaîne en or ne dépend pas de l’or, malgré que la chaîne n’est
autre que or. Aussi, la matière et l’énergie sont distinctes autant que
identiques). (Voir aussi BP 2.09.34 – 36) (9.05) Comprends que tous les êtres sont
en Moi (sans contacte ou sans produire un effet quelconque), comme le vent
puissant, soufflant partout, demeurant éternellement dans l’espace. (9.06) THÉORIE DE L’ÉVOLUTION ET DE L’INVOLUTION
Tous les êtres s’établissent en
Mon Adi Prakŗti (nature primaire matérielle) et à la fin d’un Kalpa (ou,
un cycle de 4.32 billions d’années), O Arjuna, Je les crée à nouveau au
commencement du prochain Kalpa. (9.07) Je crée la multitude entière des
êtres à mainte et mainte reprise avec l’aide de Ma Nature matérielle
(Prakŗti ou Māyā). C’est êtres se trouvent sous le contrôle des
modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti). (9.08) Les
actes de la création ne Me lient pas, O Arjuna, car Je reste indifférent et
détaché de ces actes. (9.09) L’énergie cinétique divine
Māyā – avec l’aide de la Nature matérielle (Prakŗti) – crée sous
Ma supervision tous les objets animés et inanimés, et par ce moyen la création
poursuit sa ronde, O Arjuna. (Voir aussi 14.03) (9.10) LES VOIES DES SAGES ET DES
IGNORANTS SONT DIFFÉRENTES
Les personnes ignorantes Me
méprisent lorsque J’apparais dans la forme humaine, ne connaissant pas Ma
nature transcendantale comme le grand Seigneur de tous les êtres (et Me
considèrent comme le plus commun des mortels). Car, vains sont leurs espoirs,
vains leurs actes, et vaine leur connaissance; et, possèdent des aptitudes
affolantes (Tāmasika) (Voir 16.04-18) des démons cruels et avides[10][10]
(et, ils sont incapables de Me reconnaître). (9.11-12) Mais les grandes âmes, O Arjuna,
qui possèdent des qualités divines (Voir 16.01-03) Me connaissent comme
L’immuable; aussi en tant que cause matérielle et efficace de la création, et
M’adorent d’un amour unique et entier. (9.13) Les personnes de ferme
détermination M’adorent avec ardeur et persévérance dans la dévotion, en
chantant sans cesse Mes gloires, déterminées de M’atteindre, se prosternant
devant Moi avec dévotion. (9.14) Certains M’adorent par le
sacrifice de la connaissance. D’autres adorent l’Unique comme Celui qui est en
tout (sans dualité), comme le maître de tout (ou, dualité), et le multiple
tourné dans toutes les directions. (9.15) TOUT EST LA MANIFESTATION DE
L’ABSOLU
Je suis le rituel, Je suis le
sacrifice, Je suis l’offrande, Je suis l’herbe, Je suis le mantra, Je suis le
beurre clarifié (Ghī), Je suis le feu, et Je suis l’oblation. (Voir aussi
4.24). Je suis le soutien de l’univers, le père, la mère, et le grand-père. Je
suis l’objet de la connaissance, le syllabe sacré OM, et aussi le Ŗg, le
Yajur, et le Sāma Véda. Je suis le but, le soutien, le Seigneur, le
Témoin, la Demeure, le Refuge, l’Ami, l’Origine, la Dissolution, la fondation
du substrat, et la semence immuable. (Voir aussi 7.10 et 10.39) (9.16-18) Je dispense la chaleur, J’envoie
et retiens la pluie. Je suis l’immortalité autant que la mort, Je suis aussi
l’Absolu (Sat ou Akşara) et à la fois le temporel (Asat ou Kşara), O
Arjuna. (Le Suprême Être est devenu le tout, voir aussi 13.12) (9.19) ATTEINT LE SALUT PAR L’AMOUR DÉVOTIONNEL
Ceux qui accomplissent les
rituels prescrits dans les trois Védas, les buveurs du nectar de dévotion
(Soma), et purifiés de leurs péchés (fautes), M’adorent en faisant de bonnes
actions (Yajna) pour aller au ciel. Par leurs actes méritoires, il en résulte
qu’ils vont au ciel et jouissent des plaisirs des dieux. (9.20) Ils retournent au monde des
mortels, après avoir savouré le vaste monde des jouissances célestes – après y
avoir épuisé le bénéfice de leur bon Karma (Punya). Conformément aux
injonctions des trois Védas, ces personnes travaillent aux fruits de leurs
actions, et ils sont pris dans le cycle de la naissance et de la mort. (Voir
aussi 8.25) (9.21) J’apporte personnellement tous bien spirituel et matériel à ces dévots
inébranlables qui se souviennent constamment de Moi, et M’adorent dans une
contemplation décidée. (9.22) O
Arjuna, même les dévots qui adorent les divinités avec foi, rendent le culte à Moi,
bien que d’une manière impropre. (9.23) Car Je, le Suprême Être
(Para-Brahman), suis le seul bénéficiaire de tous les cultes sacrificiels
(Yajna), et le Seigneur de l’univers. Mais Mon peuple ne connaît pas Ma vraie
nature transcendantale. C’est pour cela qu’ils tombent (dans les cycles répétés
de naissance et de mort). (9.24) Les adorateurs des régnants
célestes (Devas) vont aux Devas, ceux qui vénèrent les ancêtres vont aux
ancêtres, et ceux qui adorent les esprits vont aux esprits, mais Mes dévots
viennent à Moi (et ne naissent plus). (Voir aussi 8.16) (9.25) LE SEIGNEUR ACCEPTE ET MANGE
L’OFFRANDE D’AMOUR ET DE DÉVOTION
Quiconque M’offre une feuille,
une fleur, un fruit, ou de l’eau avec dévotion; J’accepte et mange cette
offrande de dévotion venant d’un cœur pur. (Voir aussi BP 10.81.04) (9.26) O Arjuna, quoique tu fasses, quoique tu manges, quoique to offres comme
oblation au feu sacré, quoique charité tu donnes, quelle que soit l’austérité
que tu pratiques, accomplis tout en offrande à Moi. (Voir aussi 12.10, 18.46)
(9.27) Tu seras libéré de l’enchaînement
– bon ou mauvais – de Karma par cette attitude de renonciation complète
(Samnyāsa-yoga). Devenant libre, tu parviendras à Moi. (9.28) Le Moi est présent en tous les
êtres et ne favorise personne. Quant à Moi, nul n’est détestable ou cher. Mais,
ceux qui M’adorent avec amour et dévotion sont très proches de Moi, et Je suis
très proche d’eux. (Voir aussi 7.18) (9.29) IL N’Y A PAS DE PÉCHEUR
IMPARDONNABLE
Même si le plus grand pécheur décide de M’adorer avec une dévotion
exclusive et par amour, il doit être considéré comme un saint, ayant pris la
résolution correcte. (9.30) Une telle personne devient
rapidement une âme juste et atteint la paix éternelle. Tiens pour certain, O
Arjuna, que Mon dévot ne périra ni tombera jamais. (9.31) LA VOIE DE L’AMOUR DÉVOTIONNELLE EST PLUS FACILE
Quiconque – aussi les femmes, les
marchants, les ouvriers, et les malfaisants – peuvent atteindre la demeure
suprême tout en se livrant simplement à Ma volonté avec amour et dévotion, O
Arjuna. (Voir aussi 18.66) (9.32) Combien plus dès lors est-il
facile pour les saints brahmanes et les saints royaux pieux d’atteindre le
Suprême Être. C’est pourquoi, ayant obtenu cette vie humaine transitoire,
emplie de tristesse, on devrait M’adorer avec amour et dévotion. (9.33) Fixe ton mental sur Moi, sois Mon dévot, adore-Moi, et incline-toi devant
Moi. Ainsi, uni à Moi en Me mettant comme dessein suprême et seul refuge, tu
M’atteindras certainement. (9.34) Ainsi prend fin le neuvième
chapitre intitulé “La Connaissance Suprême et le Grand Mystère” dans les
Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la
science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et
Arjuna. Chapitre 10
10. La Manifestation de l’Absolu
Le
Seigneur Suprême dit: O Arjuna, écoute une fois de plus Ma parole suprême, que
Je vais te dire pour ton bien, parce que tu M’es très cher. (10.01) DIEU EST L’ORIGINE DE TOUT Ni les régnants célestes (Devas),
ni les grands sages connaissent Mon origine, car Je suis l’origine de tous les
Devas et aussi des grands sages. (10.02) Celui qui Me connaît comme le
Non-Né, sans commencement, et comme le Suprême Seigneur de l’univers, celui-là
est considéré comme intelligent parmi les mortels, et sera libéré de
l’enchaînement de Karma. (10.03) La discrimination, la
connaissance de Soi, la libération de l’égarement, le pardon, la vérité, le
contrôle du mental et des sens, la tranquillité, le plaisir, la souffrance, la
naissance, la mort, la crainte, le courage, la non-violence, l’équanimité, le
contentement, l’austérité, la charité, la renommée, l’opprobre – ces diverses
qualités des êtres humains procèdent de Moi seul. (10.04-05) Les sept grands sages, et les
plus anciens quatre Sanakas et les quatorze Manus, d’où sont nés toutes les
créatures du monde, émanent de Mon énergie potentielle. (10.06) Celui
qui connaît véritablement Mes manifestations et Mes pouvoirs yoguiques, M’est
uni par une dévotion inébranlable. Il n’y a aucun doute à ce sujet. (10.07) Je suis l’origine de tout. Tout émane de Moi. Comprenant cela, les sages
m’Adorent avec amour et dévotion. (10.08) Les dévots intelligents se
maintiennent toujours satisfaits et joyeux. Leurs pensées restent absorbées en
Moi, et leurs vies entièrement données à Moi. Ils s’éclairent mutuellement en
s’entretenant constamment de Moi. (10.09) LE SEIGNEUR DONNE LA CONNAISSANCE
À SES DÉVOTS
Je délivre la connaissance et la
compréhension des sciences métaphysiques – à ceux qui Me sont toujours unis et
M’adorent avec amour – par quoi ils viennent à Moi. (10.10) Demeurant dans leur psyché intérieure en tant
que conscience, mû de compassion Je détruis l’obscurité née de l’ignorance par
la lumineuse lampe de la connaissance transcendantale. (10.11) Arjuna dit: Tu es le Suprême
Être, la Suprême Demeure, le Suprême Purificateur, l’Éternel Divin Être, le
Premier des dieux, le Non-né, l’Omniprésent. Tous les sages T’ont proclamé. Le
divin sage Nārada, Asita, Devela, Vyāsa, et Toi-même Tu me le
déclares. (10.12-13)
PERSONNE NE SAIT CONNAÎTRE LA
VRAIE NATURE DE LA RÉALITÉ
O Kŗşna, je crois que
tout ce que Tu m’as dit est vrai. O Seigneur, ni les régnants célestes (Devas),
ni les démons comprennent complètement Ta nature réelle. (Voir aussi 4.06)
(10.14) O Créateur et Seigneur de tous les êtres, Dieu de tous les régnants célestes
(Devas), Suprême personne, et Seigneur de l’univers, Toi seul Te connais par
Toi-même. (10.15) En vérité, Toi seul peux énoncer
intégralement Tes propres divines gloires – les manifestations – par lesquelles
Tu existes imprégnant tous les univers. (10.16) Comment puis-je Te connaître, O
Seigneur, par la contemplation constante? Sous quelle forme de manifestation
dois-je penser à Toi, O Seigneur? (10.17) O Seigneur, explique-moi de
nouveau en détail, Ton pouvoir yoguique et Ta gloire, car je ne me rassasié pas
d’écouter Tes paroles douces comme du nectar. (10.18) TOUT EST UNE MANIFESTATION DE
L’ABSOLU
Le Suprême Seigneur dit: O
Arjuna, Je vais maintenant t’expliquer Mes plus hautes prééminentes
manifestations divines, car Mes manifestations sont sans fin. (10.19) O Arjuna, Je suis l’Esprit (Atmâ)
siégeant dans la psyché intérieure de tous les êtres. Je suis le commencement,
le milieu, et la fin de tous les êtres. (10.20) Je
suis Vişņu parmi les (douze) fils d’Aditi, Je suis le soleil
resplendissant, Je suis Marīci parmi les régnants supernaturels[11][11]
de l’air, Je suis la lune parmi les étoiles. (10.21) Je
suis Sāmaveda parmi les Védas, Je suis Indra parmi les régnants célestes
(Devas), Je suis le mental parmi les sens, Je suis la conscience des êtres
vivants. (10.22) Je suis Siva parmi les Rudras, Je
suis Kubera parmi les Yakşas et les démons, Je suis le feu parmi les
Vasus, et Je suis Meru parmi les montagnes. (10.23) Parmi les prêtres, O Arjuna,
sache que Je suis le chef Bŗhaspati. Je suis Skanda parmi les généraux de
l’armée. Je suis l’océan parmi les étendues d’eau. (10.24) Je suis Bhŗgu parmi les grands
sages; Je suis le monosyllabe et le son cosmique OM parmi les mots; Je suis
Japa-yajna parmi les disciplines spirituelles (yajna); et Je suis
l’Himālaya parmi les immobiles. (10.25) UNE BRÈVE DESCRIPTION DES
MANIFESTATIONS DIVINES
Je suis l’arbre banyan[12][12] parmi les arbres, Nārada parmi les
sages, Citraratha parmi les Gandharvas, et le sage Kapila parmi les Siddhas.
(10.26) Sache que parmi les chevaux je
suis Uccaihśravas, manifesté au temps du surgissement de l’océan né du
nectar, Airāvata parmi les éléphants, et parmi les hommes Je suis le Roi.
Je suis le foudre parmi les armes, Kāmadhenu13[13] parmi les
vaches, et Je suis le cupidon de la procréation. Parmi les serpents14[14],
Je suis Vāsuki. (10.27-28) Je
suis Śeşanāga parmi les Nāgas[13][15], Je suis Varuna
parmi les dieux des eaux, et les Aryamā parmi les mānes. Je suis Yama16[16]
parmi les divinités régnantes. Je suis Prahlāda parmi la progéniture des
Daityas[14][17],
Je suis le temps entre les calculateurs, le lion parmi les animaux, et Garuda
parmi les oiseaux. (10.29-30) Je suis le vent parmi les
purificateurs, et le Seigneur Rama parmi les guerriers. Je suis le crocodile
parmi les poissons, et le saint Gange parmi les rivières. (10.31) Je suis le commencement, le
milieu, et la fin de la création, O Arjuna. Parmi les sciences Je suis la
science du suprême Moi. Je suis la logique des logiciens. (10.32) Je
suis la lettre “ A “ de l’alphabet. Je suis le nombre duel entre les composés.
Je suis le temps infini (Akşaya Kāla). Je suis le préservateur de
tous, et J’ai multiples faces dans toutes les directions (ou, Je suis
omniscient). (10.33) Je
suis la mort qui saisit tout, et aussi l’origine des êtres futures. Je suis les
sept déesses (Devis) ou anges gardiens ayant la présidence sur sept qualités –
la gloire, la prospérité, la parole, la mémoire, l’intelligence, la fermeté et
le pardon. (10.34) Je suis Bŗhatsāma parmi
les hymnes Sāma. Je suis Gāyatri parmi les mantras Védiques, Je suis
Novembre-Décembre parmi les mois, Je suis le printemps parmi les saisons.
(10.35) Je suis le jeu des tricheurs;
l’éclat de tout ce qui resplendit; la victoire des victorieux; la résolution
des résolus; et, la bonté des bons. (10.36) Je
suis Vāsudeva parmi les descendants des Vŗşnī, Arjuna parmi
les Pāndavas, Vyāsa parmi les sages, et Uśanā parmi les
poètes. (10.37) Je suis la force des dirigeants,
Je suis la science politique de ceux qui recherchent la victoire, Je suis le
silence des choses secrètes, et la connaissance du Soi des connaissants.
(10.38) Je
suis l’origine ou la semence de tous les êtres, O Arjuna. Il n’y a rien d’animé
ou d’inanimé, qui puisse exister sans Moi. (Voir aussi 7.10 et 9.18) (10.39) LA CRÉATION VISIBLE N’EST QU’UNE
PETITE FRACTION DE L’ABSOLU
Il
n’y a pas de fin à Mes manifestations divines, O Arjuna. Ce que Je t’ai exposé
n’est qu’une brève description de l’étendue de Mes manifestations divines.
(10.40) Tout
ce qui est doué de gloire, d’éclat, et de force, sache que c’est la
manifestation d’une très petite fraction de Ma splendeur. (10.41) Quelle est l’utilité d’une
connaissance aussi détaillée, O Arjuna? Je soutiens continuellement cet univers
tout entier par une simple fraction de Ma force divine (Yoga-māyā).
Voir aussi ChU 3.12.06) (10.42) Ainsi prend fin le dixième
chapitre intitulé “La Manifestation de l’Absolu” dans les Upanişad de la
Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu
dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna. Chapitre 11
11. LA VISION DE LA FORME COSMIQUE
Arjuna dit: Mon illusion s’est
dissipée par les paroles profondes de sagesse que Tu as prononcées – par
compassion pour moi – concernant le suprême secret de l’Éternel Être (Brahman).
(11.01) O
Kŗşna[15][18],
j’ai entendu de Toi en détail sur l’origine et la dissolution des êtres, et de
Ta gloire immuable. (11.02) LA VISION DE DIEU EST L’ULTIME
FIN DU CHERCHEUR
O Seigneur, Tu es comme Tu l’as déclaré, mais je désire voir Ta divine
forme cosmique, O Suprême Être. (11.03) O Seigneur, si Tu penses qu’il
est possible pour moi de voir Ta forme universelle, ainsi, O Seigneur des
yogis, montre moi Ta forme transcendantale. (11.04) Le Suprême Seigneur dit: O
Arjuna, contemple Mes centaines par milliers et multiples formes divines de
différentes couleurs et de formes. (11.05) Voir les Ádityas, les Vasus, les
Rudras, les Aśvins, et aussi les Maruts. Contemple, O Arjuna, ces
multiples merveilles jamais vues auparavant. (11.06) O
Arjuna, vois maintenant la création entière – animée et inanimée, et aussi tout
ce que tu désires voir, toutes unifiés en Mon corps. (11.07) Mais, tu ne sais pas Me voir avec ton œil physique; c’est pourquoi, Je te
donne l’œil divin[16][19]
afin de voir Ma puissance et gloires souveraines. (11.08) LE SEIGNEUR MONTRE SA FORME
COSMIQUE À ARJUNA
Samjaya dit: O Roi, ayant dit
ceci; le Seigneur Kŗşna, le grand Seigneur de la force mystique du
yoga, révéla Sa forme suprême et souveraine à Arjuna. (11.09) Arjuna vit la Forme Universelle
du Seigneur pourvue de nombreuses bouches et yeux, plusieurs visions
merveilleuses, avec d’abondants ornements divins et brandissant de beaucoup
d’armes divines. Portant des guirlandes et des apparats, embaumées de parfums
et d’onguents célestes, plein de prodiges, le Dieu infini ayant le visage
tourné de tous côtés. (11.10-11) Si la splendeur de milliers de
soleils éclatait soudainement dans le ciel, alors elle ne serait même pas
comparable à la splendeur de cet Être sublime. (11.12) Arjuna vit l’univers entier avec
ses divisions multiples, mais rassemblées en unité (toutes en une, et une en
toutes) dans le corps transcendantale de Kŗşna, le Seigneur des
régnants célestes (Devas). (Voir aussi 13.16, et 18.20) (11.13) ON POURRAIT NE PAS ÊTRE PRÉPARÉ,
OU QUALIFIÉ, POUR VOIR LE SEIGNEUR
(En voyant la forme cosmique du
Seigneur) Arjuna fut empli d’émerveillement; et les cheveux dressés, courba la
tête devant le Seigneur et pria les mains jointes[17][20]. (11.14) Arjuna dit: O Seigneur, je vois
en Ton corps tous les régnants supernaturels (Devas) et une multitude d’êtres,
tous les sages, et les serpents célestes[18][21], le Seigneur
Śiva autant que le Seigneur Brahmā assis sur le lotus. (11.15) O Seigneur de l’univers, je Te vois partout en Ta forme infinie, avec
plusieurs bras, estomacs, faces et yeux. O Forme Universelle, Je ne vois ni Ton
commencement, ni le milieu, ni la fin. (11.16) Je Te vois avec Ta couronne, Ta
massue, Ton disque; et une masse de radiance difficile à discerner, rayonnant
de toutes parts comme l’incommensurable lumière du soleil et le feu ardent. (11.17)
Je crois que Tu es le Suprême
Être (Para-Brahman) qu’il faut réaliser. Tu es l’ultime support de l’univers.
Tu es l’Éternel Être (Brahman, Atmâ, Esprit), et le protecteur de l’ordre
éternel (Dharma). (11.18) Je Te vois comme puissance
infinie, sans commencement, milieu, ou fin; aux bras innombrables, dont Tes
yeux sont le soleil et la lune, et Ta bouche un feu ardent, échauffant
l’univers de Ta radiance. (11.19) O Seigneur, l’espace entier entre
le ciel et la terre dans toutes les directions est empli par Toi. Voyant Ta
forme merveilleuse et terrifiante, les trois mondes (Lokas) tremblent de
frayeur. (11.20) Des légions de régnants
supernaturels entrent en Toi. Certains avec les mains jointes chantent dans la
crainte Tes noms et Tes gloires. Une multitude de Maharsis et de Siddhas
s’écrient en T’adorant avec de nombreuses louanges. (11.21) Les Rudras, les Adityas, les
Vasus, les Sādhyas, les Viśvadevas, les Aśvins, les Maruts, le
Uşmapās, les Gandharvas, les Yakşas, les Asuras, et les Siddhas
– tous ces êtres célestes Te regardent dans l’émerveillement. (11.22) Voyant Ta forme infinie avec une
multitude de bouches, yeux, bras, cuisses, pieds, estomacs, et de terribles
dents, les mondes sont terrifiés, et moi aussi, O Seigneur Puissant. (11.23) ARJUNA A PEUR DE VOIR LA FORME
COSMIQUE
En
voyant Ta forme resplendissante et colorée touchant le ciel; Ta bouche grande
ouverte avec des yeux immenses et brillantes; j’ai peur et ne trouve ni paix ni
courage, O Kŗşna. (11.24) Voyant
Tes bouches, et Tes dents effroyables comme le feux de la dissolution cosmique,
je ne peux plus m’orienter et ne trouve le réconfort. Accorde-moi Ta grâce ! O
Seigneur des régnants célestes (Devas), refuge de l’univers. (11.25) Les fils de Dhŗtarāstra
avec la troupe des rois; Bhīşma, Drona, et Karna et aussi les chefs
guerriers de notre camps, se précipitent dans Tes bouches effrayantes avec les
dents terribles. On voit certains pris entre les dents avec leurs têtes
broyées. (11.26-27) Ces guerriers du monde des
mortels entrent dans Tes bouches flamboyantes comme les flots impétueux de
nombreuses rivières coulent vers l’océan. (11.28) Tous
ces gens se précipitent rapidement dans Tes bouches pour la destruction, comme
les mites s’élancent en grande vitesse dans un feu ardent pour y périr.
(11.29) Tu
lèches tous les mondes avec Tes bouches flamboyantes, les dévorants de toutes
parts. Ta radiance puissante remplit
l’univers entier avec éclat et le brûle, O Kŗşna. (11.30) Dis-moi, qui es-Tu dans une telle
apparence terrifiante? A Toi mes salutations, O meilleur des régnants célestes
(Devas), accorde-moi Ta grâce ! Je désire Te comprendre, O Être Primordial, car
je ne connais pas Ta mission. (11.31) LE SEIGNEUR DÉCRIT SES FORCES
Le
Suprême Seigneur dit: Je suis la mort, le destructeur puissant du monde. Je
suis venu ici pour détruire tout ce monde. Même sans ta participation dans la
guerre, tous les guerriers rangés en armées opposés cesseront d’être. (11.32) Par conséquent, lève-toi et acquiers
la gloire. Vaincs tes ennemies, et jouis d’un royaume prospère. Tous ces
guerriers ont déjà été détruits par Moi. Tu es seulement un instrument, O
Arjuna. (11.33) Tue Drona, Bhīşma,
Jayadratha, Karna, et d’autres grands guerriers qui ont déjà été tués par Moi.
Ne crains pas. Tu vaincras certainement tes ennemis dans la bataille; ainsi,
combats ! (11.34) LES PRIÈRES D’ARJUNA À LA FORME
COSMIQUE
Samjaya
dit: Ayant entendu ces paroles de Kŗşna; l’Arjuna couronné,
tremblant, les mains jointes, prosterné avec crainte, parla à Kŗşna
d’une voie entrecoupée. (11.35) Arjuna
dit: Il est exacte, O Kŗşna, le monde trouve ses délices et se
réjouit en Te glorifiant. Les démons épouvantés s’enfuient dans toutes les
directions. Les légions des Siddhas se prosternent et T’adorent. (11.36) Comment ne se prosterneraient-ils
pas devant Toi, O grande âme, Toi le créateur primordial, qui est plus grand
que Brahmā, le créateur des mondes matériels? O Seigneur infini, O Dieu de
tous les régnants célestes (Devas), O demeure de l’univers, Tu es Sat (Éternel)
et Asat (Temporel), et le Suprême Être (Para-Brahman) qui se trouve au-delà de
Sat et Asat. (Voir aussi 9.19, et 13.12 pour un commentaire) (11.37) Tu es le Dieu Primordial, la
Personne la plus ancienne. Tu es le refuge ultime de tout l’univers. Tu es
celui qui connaît, l’objet de la connaissance, et la demeure suprême. L’univers
entier est pénétré par Toi, O Seigneur de la forme infinie. (11.38) Tu es Vāyu, Yama, Agni,
Varuna, Sasānka, et Brahmā, de même le père de Brahmā.
Salutations à Toi mille fois, encore et encore salutations à Toi. (11.39) Mes salutations à Toi, en face de
Toi et derrière Toi. O Seigneur, mon obéissance à Toi de toutes parts. Tu es
infini en pouvoir et la force incommensurable, Tu pénètres tout et Tu es en
tout. (11.40) Te
considérant imprudemment comme un ami, et ignorant Ta grandeur, je T’ai appelé
par inadvertance O Kŗşna, O Yādava, O Ami, etc., simplement par
affection ou par inconscience. (11.41) Quelle que soit la façon dont
j’ai pu T’avoir insulté par plaisanterie; pendant le jeu, couché ou assis, ou
au repas, seul ou parmi les autres; O Kŗşna, l’incommensurable, je
T’implore pardonne-moi. (11.42) Tu es le père de ce monde animé
et inanimé, et le plus grand gourou qu’on puisse adorer. Il n’en existe pas un
qui puisse T’égaler dans les trois mondes; et qui pourrait Te surpasser? O Être
incomparable en gloire. (11.43) Par conséquent, O Seigneur
adorable, je cherche Ta miséricorde en m’inclinant et prosternant mon corps
devant Toi. Comme un père pour son enfant, un ami pour son ami, et un époux
pour son épouse, O Seigneur. (11.44) Je suis heureux de contempler ce
qui n’a jamais été vu auparavant, mais mon mental est accablé par la peur. Par
conséquent, O Dieu des régnants célestes (Devas), le refuge de l’univers, aie
pitié de moi; et montre-moi cette forme (à quatre bras). (11.45) IL EST POSSIBLE DE VOIR DIEU DANS
LA FORME DE SON CHOIX
Je désire Te voir couronné,
portant la massue et le disque dans Ta main. Par conséquent, O Seigneur aux
milliers de bras et la forme universelle, apparais je T’en supplie avec Ta
forme à quatre bras. (11.46) Le Suprême Seigneur dit: O
Arjuna, étant satisfait de toi, Je t’ai montré par Mes propres forces
yoguiques, cette forme suprême, lumineuse, universelle, infinie, et primordiale
de Moi, et qui avant n’a jamais été vue par un autre que toi. (11.47) O Arjuna, ni l’étude des Védas,
ni les sacrifices, ni la charité, ni les rituels, ni les austérités sévères
permettent à quiconque de Me voir dans cette forme cosmique, sauf nul autre que
toi dans ce monde humain. (11.48) LE SEIGNEUR MONTRE À ARJUNA SES
QUATRE BRAS ET LA FORME HUMAINE
Ne sois pas perturbé ou
déconcerté en voyant une telle forme terrible qui est Mienne. Libéré de la
crainte et le mental joyeux, contemple maintenant la forme à quatre bras.
(11.49) Samjaya
dit: Ayant ainsi parlé à Arjuna, Kŗşna révéla Sa forme (à quatre
bras). Et, assumant à nouveau Sa forme humaine douce, le Seigneur
Kŗşna, le Grand Être, consola Arjuna si terrifié. (11.50) Arjuna dit: O Kŗşna, en
revoyant Ta gracieuse forme humaine, je suis apaisé et je reviens à moi.
(11.51) LE SEIGNEUR PEUT ETRE VU PAR LA
DEVOTION DOUCE
Le Suprême Seigneur dit: Cette
forme (à quatre bras) de Moi que tu as vu est vraiment difficile à apercevoir.
Même les régnants célestes (Devas) aspirent de voir cette forme. (11.52) Ma forme (à quatre bras) que tu
viens de voir, ne peut être aperçue ni par l’étude des Védas, ou par
l’austérité, ou par des actes de charité, ou par des pratiques rituelles. (Voir
aussi KaU 2.23) (11.53) Ce
n’est que par une dévotion inébranlable, que Je peux être vu dans cette forme,
qu’on peut Me connaître vraiment, et aussi M’atteindre, O Arjuna. (11.54) Celui
qui accomplit tous travaux pour Moi, et qui Me voit comme le suprême but; qui
est Mon dévot, qui n’a pas d’attachement, libre de toute inimitié envers les
êtres; M’atteins, O Arjuna. (Voir aussi 8.22) (11.55) Ainsi prend fin le onzième chapitre intitulé “La
Vision de la Forme Cosmique” dans les Upanişad de la
Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu
dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna. Chapitre 12
12. LA VOIE DE DÉVOTION
DOIT - ON ADORER UN DIEU PERSONNEL OU UN DIEU
IMPERSONNEL? Arjuna dit: De ces dévots d’une fermeté constante qui T’adorent (en tant
que Kŗşna, Ton aspect personnel), et ceux qui adorent Ton aspect
impersonnel, l’Éternel Être (Brahman); lesquels ont la meilleure connaissance
du yoga? (12.01) Le Suprême Seigneur dit: Ces dévots
avec un zèle constant (Bhaktas) qui M’adorent avec une foi suprême en fixant
leur mental sur Moi en tant que Dieu personnel, Je les considère les plus
parfaits yogis. (Voir aussi 6.47) (12.02) Ceux qui adorent l’Éternel Être
(Brahman) immuable, indéfinissable, invisible, omniprésent, inconcevable,
inchangé, et immobile; restreignant tous les sens, en toutes circonstances
indifférents, engagés dans la bienveillance des créatures, ceux-la aussi
M’atteignent. (12.03-04) LES RAISONS MENANT
A L’ADORATION D’UNE FORME PERSONNELLE DE DIEU La réalisation du Soi est plus difficile pour ceux qui fixent leur mental
sur l’Éternel Être (Brahman) impersonnel et non manifesté, car la compréhension
du non manifesté est difficile à atteindre par les êtres incarnés. (12.05) Mais ceux qui M’adorent avec une
dévotion inébranlable Me considérant comme leur Dieu personnel, M’offrant
toutes actions, se dédiant à Moi comme le Suprême, méditant sur Moi; et, qui
fixent leur pensées sur Ma forme personnelle, Je les sauverai rapidement du
monde qui est un océan de mort et de transmigration, O Arjuna. (12.06-07) QUATRE VOIES VERS DIEU
Par conséquent, fixe ton mental
sur Moi, et laisse ton intellect demeurer en Moi seul (par la méditation et la
contemplation). Après, tu m’atteindras certainement. (12.08) Si tu es incapable de fixer ton
mental fermement sur Moi, cherche alors de M’atteindre, O Arjuna, par la
pratique d’une discipline spirituelle quelconque (Sādhanā) qui t’est
convenable. (12.09) Si tu es incapable de réaliser
une des disciplines spirituelles (Sādhanā), veille alors à accomplir
ton devoir pour Moi (comme instrument, faisant toutes les actions uniment pour
Moi, sans motifs intéressés). (Voir
aussi 9.27, 18.46) (12.10) Si tu es incapable de travailler
pour Moi, alors prend simplement refuge en Ma volonté, et renonce
(l’attachement à, et l’anxiété pour) aux fruits du travail le mental maîtrisé
et serein (en apprenant d’accepter tous les résultats comme une grâce
(Prasāda) venant de Dieu). (12.11) KARMA-YOGA EST LA MEILLEURE VOIE
POUR COMMENCER
La connaissance des écritures est
meilleure que la pratique rituelle; la méditation est meilleure que la
connaissance scripturaire; Tyāga, ou la renonciation (à l’attachement
égoïste) aux fruits du travail est meilleure que la méditation; car, la paix
suit immédiatement Tyāga. (Voir plus sur la renonciation aux versets
18.02, et 18.09) (12.12) LES ATTRIBUTS D’UN DÉVOT
Celui qui est sans haine envers
tous les êtres, qui est aimable et compatissant, libre de la notion du “ je “
et du “ moi “, qui reste égal dans la souffrance et le plaisir, qui pardonne;
et le yogi qui est toujours satisfait, qui a maîtrisé son mental, se réservant
une conviction ferme, dont le mental et l’intellect sont abandonnés à Moi, qui
est Mon dévot, M’est cher. (12.13-14) Celui
de qui le monde n’est pas agité et qui n’est pas agité par les autres, qui est
libéré de la joie, de l’envie, de la peur, et de l’anxiété, lui aussi M’est
cher. (12.15) Celui
qui est sans désir, pure, habile, impartial, et n’est pas affligé par l’anxiété;
qui renonce à être l’auteur de toute action; un tel dévot M’est cher. (12.16) Celui qui ne se réjouit ni se
chagrine, qui ne chérit ni déteste, qui a renoncé au bien et au mal, et qui est
empli de dévotion, M’est cher. (12.17) Celui qui reste le même envers
l’ami ou l’ennemi, dans l’honneur ou le déshonneur, le froid ou le chaud, dans
le plaisir ou la douleur; qui est libre de tout attachement; qui est
indifférent à la censure ou l’éloge, qui garde le silence, qui est satisfait
avec ce qu’il possède, qui n’est pas attaché à un lieu (un pays, ou une maison),
qui garde la sérénité, et est plein de dévotion, cette personne M’est cher.
(12.18-19) ON DEVRAIT SINCEREMENT ESSAYER DE
DEVELOPPER DES QUALITES DIVINES
Mais ces dévots fidèles, qui font
de Moi leur but suprême et suivent (ou essaient de développer sincèrement) le
susmentionné nectar des valeurs morales, Me sont très chers. (12.20) Ainsi prend fin le douzième
chapitre intitulé “La Voie de Dévotion” dans les Upanişad de la
Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu
dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna. Chapitre 13
13. LA CRÉATION ET LE CRÉATEUR
LA THEORIE DE LA CREATION
Le Suprême Seigneur dit: O
Arjuna, ce corps physique, l’univers en miniature, est aussi appelé le champ ou
la création. Celui qui connaît la création est appelé le créateur (ou Atmâ) par
les voyants de la vérité. (13.01) O Arjuna, sache que Je suis le
créateur de toute la création. La vraie connaissance du créateur et de la
création est, selon Moi la connaissance transcendantale (ou métaphysique).
(13.02) Ce qu’est la création, quelle est
sa nature, quelles sont ses transformations, d’où vientelle, qui est le créateur, et quels sont
Ses pouvoirs, entends tout brièvement de Moi. (13.03) Les voyants ont indépendamment
décrit la création et le créateur de multiples façons par des hymnes Védiques,
et aussi par les versets convaincants et conclusifs de la Brahma-Sūtra.
(13.04) La Nature matérielle primaire
(Âdi Prakŗti ou Avyakta), l’intelligence cosmique (Mahat), la conscience “
je “ ou l’ego, les cinq éléments de base, les dix organes, le mental, les cinq
objets des sens; ainsi que le désir, la haine, le plaisir, la douleur, le corps
physique, la conscience, et la détermination – tel est brièvement la
description du champs entier avec ses transformations. (Voir aussi 7.04)
(13.05-06) LES QUATRE NOBLES VERITES, LA
MÉTHODE VERS LE NIRVANA
L’humilité,
la modestie, la non-violence, le pardon, l’honnêteté, le service rendu au
gourou, la pureté (en pensées, paroles et actions), la fermeté, la maîtrise de
soi; l’aversion envers les objets des sens, l’absence de l’ego, la réflexion
constante sur la douleur et la souffrance inhérentes à la naissance, la
vieillesse, la maladie, et la mort; (13.07-08) Le détachement, l’absence de
dépendance à l’égard du fils, l’épouse, le foyer, etc.; l’équanimité
infaillible devant les événements désirables et indésirables; et une dévotion
inébranlable envers Moi par une contemplation ne visant qu’un seul but, le goût
pour la solitude, la répugnance pour les foules et les commérages; la fermeté
dans l'acquisition de la connaissance de l’Éternel Être (Brahman), en voyant
partout le Suprême Être omniprésent (Par-Brahman, Kŗşna) – telle est
la connaissance. Le contraire est l’ignorance. (13.09-11) DIEU PEUT ÊTRE EXPLIQUÉ EN
PARABOLES, ET PAS AUTREMENT
Je vais complètement te décrire
l’objet de la connaissance, sachant qu’elle procure l’immortalité à l’homme. Le
Suprême Être (Para-Brahman) sans commencement, diton, est ni éternel (Sat), ni
temporel (Asat). Voir aussi 9.19, 11.37, et 15.18) (13.12) L’Éternel Être (Brahman) a
partout des mains, des pieds, des yeux, des têtes, des bouches, et des
oreilles, car Il est immanent et omniprésent. (Voir aussi RV 10.81.03, ShU
3.16) (13.13) Il perçoit tous les objets des
sens sans les organes physiques des sens; détaché, et cependant de tout le
support; dépourvu des trois modes (Gunas) de la Nature matérielle
(Prakŗti), et néanmoins jouissant des Gunas de Prakŗti (en devenant
une entité vivante (Jîva)) (13.14) Il est à la fois intérieur et
extérieur de tous les êtres, animés et inanimés. Il est incompréhensible à
cause de Sa subtilité. Et, par Son omniprésence, Il est très proche – résidant
dans la psyché intérieure de l’homme, et pourtant très loin – dans la Demeure
Suprême (Parama-dhāma). (13.15) Il
est indivis, et pourtant Il semble existé comme si divisé parmi les êtres. Il
apparaît en tant qu’objet de la connaissance comme: Brahmā, le créateur;
Vişnu, le support; et Śiva, le destructeur de tous les êtres. (Voir
aussi 11.13, et 18.20) (13.16) Para-Brahman,
la Personne Suprême, est la source de toutes les lumières. On le dit qu’Il se
trouve au-delà des ténèbres (de l’ignorance de Māyā). Il est la
connaissance du Soi, l’objet de la connaissance du Soi, et Il siège dans la
psyché intérieure (ou, le cœur causal comme conscience (Voir aussi 18.61)) de
tous les êtres. On Le réalise par la connaissance du Soi (Jnāna,
Tāratamya-Jnāna, Brahman-vidyā). (Voir aussi 15.06 et 15.12, et
MuU 3.01.07, ShU 3.08) (13.17) Ainsi la création autant que la
connaissance et l’objet de la connaissance ont été brièvement décrits par Moi.
Ayant compris ceci, Mon dévot atteint Ma suprême demeure. (13.18) UNE DESCRIPTION DE L’ESPRIT
SUPREME, DE L’ESPRIT, DE LA NATURE
MATERIELLE, ET DES ÂMES INDIVIDUELLES
Sache que la Nature matérielle
(Prakŗti) et l’Être Spirituel (Puruşa) sont tous deux sans
commencement. Toutes les manifestations et les trois dispositions du mental et
de la matière appelées modes ou Gunas sont nées de Prakŗti. Prakŗti,
dit-on, est la cause de production du corps physique et des organes (de
perception et d’action). Puruşa (Conscience), dit-on, est la cause de
l’expérience du plaisir et de la douleur. (13.19-20) L’Être Spirituel (Puruşa) jouit des trois modes (Gunas) de la Nature
matérielle (Prakŗti) en s’associant avec Prakŗti. L’attachement aux
Gunas (due à l’ignorance causée par le Karma précédent) est la cause de la
naissance de l’entité vivante (Jīva) en de bonnes ou mauvaises matrices.
(13.21) L’Éternel
Être (Brahman, Atmâ, Esprit) dans le corps est aussi appelé le témoin, le
guide, le soutien, le sujet de l’expérience, le grand Seigneur et aussi le Soi
Suprême. (13.22) Ceux
qui comprennent vraiment l’Être Spirituel (Puruşa) et la Nature matérielle
(Prakŗti) avec ses trois modes (Gunas) n’ont plus à renaître quel que soit
leur manière de vie. (13.23) Certains perçoivent la super-âme
(Paramātmā) dans leur psyché intérieure par le mental et l’intellect
qui ont été purifiés soit par la méditation, ou par la connaissance
métaphysique, ou par Karma-yoga. (13.24) LA FOI SUFFIT POUR ATTEINDRE
NIRVANA
D’autres, néanmoins, ne
connaissent pas les yogas de la méditation, la connaissance, et des oeuvres;
mais ils accomplissent le culte divin avec foi suivant les écritures des saints
et des sages. Ils transcendent aussi la mort en vertu de leur foi ferme à ce
qu’ils ont entendu. (13.25) Tout ce qui naît - animé ou
inanimé – comprend les comme étant nés de l’union entre le champ (Prakŗti
ou matière) et le champ du connaisseur (Puruşa ou Esprit), O Arjuna. (Voir
aussi 7.06) (13.26) Celui qui voit le même éternel et Suprême Seigneur demeurant en tant
qu’Esprit (Atmâ), équitablement présent dans chaque être mortel, voit vraiment.
(13.27) Percevant l’unique et même Seigneur également présent dans chaque être,
il ne nuit personne; car tout est toi et moi. Sur ce, il atteint la demeure
suprême. (13.28) Celui
qui voit que toutes actions sont accomplies par les forces (Gunas) de la Nature
matérielle (Prakŗti) seule, ne considérant pas soi-même (ou l’Atmâ) comme
étant l’acteur, cette personne comprend vraiment. (Voir aussi 3.27, 05.09, et
14.19) (13.29) Lorsqu’un homme découvre
multiples variétés d’êtres et leurs idées reposer dans l’Unique et jaillissant
de cette réalité seule, il atteint le Suprême Être (Para-Brahman). (13.30) LES ATTRIBUTS DE L’ESPRIT (BRAHMA)
N’ayant
pas de commencement et dépourvu des trois modes de la Nature matérielle,
l’éternel super-âme (Paramātmā) – bien que résidant dans le corps
comme entité vivante (Jîva) – n’agit pas et n’est pas affecté, O Arjuna.
(13.31) Comme
l’espace omniprésent n’est pas affecté du fait de sa subtilité; de même,
l’Esprit (Atmâ) demeurant dans tous les corps, n’est pas affecté. (13.32) De même qu’un seul soleil
illumine le monde entier; ainsi, l’Éternel Être illumine (ou donne la vie à) la
création entière, O Arjuna. (13.33) Ceux qui perçoivent - avec l’œil
de la connaissance du Soi – la distinction entre la création (ou le corps) et
le créateur (ou l’Atmâ), et connaissent aussi la technique de libération de
l’entité vivante (Jîva) du piège de l’énergie divine illusoire
(Māyā), atteignent le Suprême. (13.34) Ainsi prend
fin le treizième chapitre intitulé “La Création et le Créateur” dans les
Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la
science de l’Absolu dans la forme du
dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna. Chapitre 14
14. LES TROIS GUNAS (TEMPÉRAMENTS) DE LA NATURE
Le
Suprême Seigneur dit: Je vais t’expliquer encore cette connaissance suprême, la
meilleure de toutes les connaissances, sachant que tous les sages ont obtenu la
suprême perfection après cette vie. (14.01) Ceux qui ont pris refuge en cette
connaissance transcendantale, atteignent l’unicité avec Moi; et ne naissent pas
au temps de la création, ni sont affligés au temps de la dissolution. (14.02) TOUS LES ETRES SON NÉS DE L’UNION
ENTRE L’ESPRIT ET LA MATIERE
Ma Nature matérielle (Prakŗti) est la matrice de la création, en elle
Je place la semence (de la Conscience ou Puruşa) d’où la naissance des
êtres, O Arjuna. (Voir aussi 9.10) (14.03) Quelles
que soient les formes produites dans les différentes matrices, O Arjuna, la
Nature matérielle (Prakŗti) est leur mère (donneuse du corps); et Je,
l’Être Spirituel ou Puruşa, suis le père (la semence ou le donneur de
vie). (14.04) COMMENT LES TROIS MODES DE LA
NATURE MATERIELLE NOUENT L’ESPRIT ET
L’AME AU CORPS
Sattva ou la bonté, Rajas ou la passion, l’activité; et Tamas ou l’ignorance,
l’inertie – ces trois modes (Estropes, Gunas) de la Nature matérielle
(Prakŗti) enchaînent l’âme éternelle et individuelle (Jîva) au corps, O
Arjuna. (14.05) Parmi ceux-ci, le mode bonté
(Sattva) cause l’illumination et est bon, car il est pur. Sattva enchaîne
l’entité vivante (Jîva) par l’attachement au bonheur et à la connaissance, O
Arjuna sans péché. (14.06) Arjuna, sache que le mode passion
(Rajas) est caractérisé par la passion, et est la source du désir et de
l’attachement. Rajas lie l’entité vivante (Jîva) par l’attachement à l’action
(ou, les fruits du travail); (14.07) Sache, O Arjuna, que le mode
ignorance (Tamas) – le trompeur de l’entité vivante (Jîva) – est né de
l’inertie. Tamas lie Jîva par la négligence, la paresse, et le sommeil
excessif. (14.08) O Arjuna, le mode bonté attache
l’homme au bonheur (apprenant à connaître l’Éternel Être (Brahman)), le mode
passion attache à l’action, et le mode ignorance attache à la négligence en
enrobant la connaissance du Soi. (14.09) LES CARACTERISTIQUES DES TROIS
MODES DE LA NATURE
La bonté prévaut en subjuguant la
passion et l’ignorance; la passion prévaut en subjuguant la bonté et
l’ignorance; et l’ignorance prévaut en subjuguant la bonté et la passion, O
Arjuna. (14.10) Lorsque la lumière de la
connaissance du Soi resplendit par tous les sens (ou portes) du corps, alors on
doit comprendre que la bonté prédomine. (14.11) O
Arjuna, lorsque la passion est prédominante; l’avidité, l’activité,
l’engagement dans les actions intéressées, l’inquiétude, l’excitation, etc.
apparaissent. (14.12) O
Arjuna, lorsque l’inertie est prédominante; l’ignorance, l’inactivité, la
négligence, l’égarement, etc. apparaissent. (14.13) LES TROIS MODES SONT AUSSI LES
VEHICULES DE TRANSMIGRATION DE L’AME INDIVIDUELLE
Celui
qui meurt pendant que la bonté domine, parvient au ciel – le monde pur des
connaisseurs du Suprême. (14.14) Celui
qui meurt pendant la dominance de la passion, il renaît attaché à l’action (ou
du type utilitaire); et en mourant dans l’ignorance, il renaît parmi les
créatures dénuées de raison. (14.15) Le
fruit d’une bonne action, dit-on, est bénéfique et pure, le fruit de l’action
passionnelle est la douleur, et le fruit de l’action de l’ignorance est la
paresse. (14.16) La connaissance du Soi naît du
mode bonté; l’avidité vient du mode passion; et la négligence, l’illusion, et
la lenteur mentale émergent du mode ignorance.
(14.17) Ceux qui sont établis dans la bonté vont au
ciel; les personnes passionnées renaissent dans le monde des mortels; et les
ignorants, qui résident dans le mode ignorance le plus bas (Tamo Guna), vont
vers des planètes inférieures ou l’enfer (ou reprennent naissance comme
créatures inférieures). (14.18) ATTEINDRE LE NIRVANA APRES AVOIR
PASSÉ AU-DELÀ DES TROIS MODES MATERIELS DE LA NATURE
Lorsque les visionnaires
perçoivent qu’il n’y a pas d’autre agent que les forces de l’Éternel Être – les
modes (Gunas) de la Nature matérielle; et connaissent ce qui est plus haut et
au-delà des Gunas; alors ils atteignent le salut (Mukti). (Voir aussi 3.27,
5.09, et 13.29) (14.19) Lorsque celui qui transcende (ou s’élève au-delà) des trois modes de la
Nature matérielle qui créent (et/ou prennent naissance dans) le corps, celui-ci
atteint l’immortalité ou le salut (Mukti), et est libéré des douleurs de la
naissance, de la vieillesse, et de la mort. (14.20) LE PROCESSUS POUR S’ ELEVER
AU-DELA DES TROIS MODES
Arjuna dit: Quelles sont les
marques de ceux qui ont transcendé les trois modes matériels de la Nature, et
quel est leur comportement? Comment transcende-t-on les trois modes matériels
de la Nature, O Seigneur Kŗşna? (14.21) Le Suprême Seigneur dit: Celui
qui ne méprise pas la présence de l’illumination, l’activité, et l’illusion, et
ne les désire pas non plus quand ils sont absents; qui se tient comme témoin
sans être affecté par les modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti);
et reste fermement attaché au Seigneur sans hésitation – sachant que seuls les
modes de la Nature matérielle (Gunas ou Prakŗti) agissent. (14.22-23) Celui qui dépend du Seigneur et
est indifférent envers la douleur et le plaisir; pour qui la motte de terre, la
pierre, et l’or sont semblables; pour qui le plaisant et le déplaisant sont
identiques; dont le mental est ferme, qui reste calme envers le blâme et la
louange, et celui qui ne change pas dans l’honneur et le déshonneur, qui se
maintient impartial envers les amis et ennemis, et qui a renoncé au sens
initiative d’aucune action[19][22],
s’est élevé, dit-on, au dessus les modes de la Nature matérielle. (14.24-25) LES LIENS AUX TROIS MODES PEUVENT ETRE ROMPUS PAR L’AMOUR DEVOTIONNEL
Celui
qui Me rend service avec amour et une dévotion sans défaillance transcende les
trois modes de la Nature matérielle, et devient apte à s’absorber en
Brahma-nirvāna. (Voir aussi 7.14 et 15.19) (14.26) Car, Je suis la base de l’
Éternel Être immortel (Brahman), de l’ordre éternel (Dharma), et de la félicité
absolue (Ananda). (14.27) Ainsi prend fin le quatorzième chapitre intitulé “Les
Trois Gunas de la Nature” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā,
l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue
entre Srīkŗşna et Arjuna. Chapitre 15
15. LA PERSONNE SUPRÊME
LA CRÉATION EST COMME UN ARBRE
CRÉÉ PAR LES FORCES DE MAYA
Le Suprême Seigneur dit: Ils
parlent de l’éternel arbre banian[20][23]
qui a son origine en haut dans le Suprême Être (Para-Brahman) et ses branches
en bas dans le cosmos, dont les feuilles sont les hymnes Védiques. Celui qui
comprend cet arbre est le connaisseur des Védas. (Voir aussi KaU 6.01, BP
11.12.20-24, et Gîtâ 10.08) (15.01) Les branches de cet arbre
cosmique de Māyā (l’illusion) se répandent sur tout le cosmos.
L’arbre est nourrit par les trois modes (Gunas) de la Nature matérielle
(Prakŗti); les plaisirs des sens sont ses bourgeons; et ses racines de
l’ego et du désir s’étendent en bas dans le monde humain, engendrant
l’enchaînement Karmique. (15.02) COMMENT COUPER L’ARBRE DE
L’ATTACHEMENT ET ATTEINDRE LE SALUT EN TROUVANT REFUGE EN DIEU
La vraie forme de cet arbre n’est
pas perçue ici sur terre, ni son commencement, sa fin, ou son existence. Ayant
coupé les fortes racines du désir de cet arbre par la puissante hache de la
connaissance du Soi et le détachement, pensant ainsi: “ Je prend refuge en
cette personne primordiale, dont émane la manifestation antique “, recherchant
donc cette demeure suprême en quête du lieu d’où il n’y a plus de retour (vers
le monde des mortels). (15.03-04) Ceux qui sont libérés de l’orgueil et de l’illusion, qui ont vaincu le
mal de l’attachement, qui demeurent constamment dans le Suprême Soi, tous
désirs (Kāma) calmés, affranchis des dualités du plaisir et de la douleur,
atteignent le but éternel. (15.05) Le soleil n’éclaire pas en ce
lieu, ni la lune, ni le feu. C’est Ma suprême demeure. Ayant atteint ce lieu,
l’homme ne revient plus (dans le monde temporel). (Voir aussi 13.17 et 15.12,
et KaU 5.15, ShU 6.14, MuU 2.02.10) (15.06) L’ÂME INCARNÉE EST LA SATISFAITE
L’âme éternelle individuelle (Jîvatmâ)
dans le corps des êtres vivants est, vraiment, Ma part intégrale. Elle est
associée avec les six facultés sensorielles – le mental inclus – de perception,
et les active. (15.07) Tout comme l’air emporte le parfum de la fleur; de même, l’âme individuelle
(Jîvatmâ) s’empare des six facultés sensorielles du corps physique, les emporte
dans la mort vers un autre corps physique qui s’acquit dans la réincarnation
(par la force de Karma). (Voir aussi 2.13) (15.08) L’entité vivante (Jîva) jouit des
plaisirs des sens expérimentant les six facultés sensorielles, usant les
oreilles, le toucher, la vue, le goût, l’odorat, et le mental. Les ignorants ne
perçoivent pas le départ de Jîvâ du corps, ou qu’elle y reste pour se
satisfaire aux plaisirs des sens en s’associant aux modes de la Nature
matérielle. Mais ceux qui ont l’œil de la connaissance du Soi le voient.
(15.09-10) Les yogis s’efforçant d’atteindre
la perfection, voient l’entité vivante (Jîva) demeurer dans leur psyché
intérieure (comme conscience); mais les ignorants, et ceux dont la psyché
intérieure n’est pas pure, ne La voient pas malgré leurs efforts. (15.11) L’ESPRIT EST L’ESSENCE DE TOUT
L’énergie
de la lumière qui vient du soleil illumine le monde entier; et, qui est aussi
dans la lune et dans le feu; sache que cette lumière est Mienne. (Voir aussi
13.17 et 15.06) (15.12) Pénétrant la terre, Je soutiens
tous les êtres avec Mon énergie; devenant la sève lunaire, Je nourris toutes
les plantes. (15.13) Étant devenu le feu digestif, Je
réside dans le corps de tous les êtres vivants; et, en M’unifiant aux souffles
vitaux (Prānā et Apāna), Je digère tous les types de nourriture;
et (15.14) Je siège dans la psyché intérieure de tous les êtres. La mémoire, la
connaissance du Soi, le rejet du doute et des mauvaises notions (dans le
raisonnement au sujet de l’Éternel Être, ou pendant l’extase (Samādhi))
viennent de Moi. Je suis véritablement ce qui doit être connu par l’étude de
tous les Védas. Je suis, vraiment, l’auteur du Vedānta et le connaisseur
des Védas. (Voir aussi 6.39) (15.15) QUELS SONT LE
SUPREME ESPRIT, L’ESPRIT, ET L’ÂME INDIVIDUELLE? Il y a deux entités
(Puruşas) dans le cosmos: le Divin Être faillible et temporel (Kşara
Puruşa), et l’Éternel Être infaillible (Brahman, Akşara Puruşa).
Tous les êtres créés sont sujets au changement, mais l’Éternel Être ne change
pas. (15.16) Il
y a encore une autre Personnalité Suprême de la Divinité (au-delà du temporel
et de l’éternel) appelé la Réalité Absolue ou Paramātmā qui soutient
autant le temporel que l’éternel (Kşara et Akşara) en imprégnant les
trois sphères planétaires (Lokas), Il est le Seigneur éternel (Iśvara).
(15.17) Puisque Je suis au-delà du temporel (Kşara) et de l'infini
(Akşara); par conséquent, Je suis célébré dans ce monde et dans la Veda
comme le Suprême Être (Para-Brahman, Paramātmā, Puruşottama,
l’Absolu, la Vérité, Sat, le Super-âme, etc.) (Voir aussi MuU 2.01.02) (15.18) Celui
qui est sagace, et qui Me saisit vraiment comme le Suprême Être
(Puruşottama), connaît toutes choses et M’adore de tout son être, O
Arjuna. (Voir aussi 7.14, 14.26, et 18.66) (15.19) Ainsi, cette science de la
connaissance du Soi la plus secrète t’as été expliquée par Moi, O Arjuna sans
péché. En comprenant cela, un homme accède à l’éveil, et il a accompli tous ses
devoirs, O Arjuna. (15.20) Ainsi prend
fin le quinzième chapitre intitulé “La Personne Suprême” dans les Upanişad
de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de
l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna. Chapitre 16
16. LES ÉTATS
DIVINS ET DÉMONIAQUES
UNE LISTE DE QUALITÉS DIVINES
MAJEURES À ÉDUQUER POUR ARRIVER AU SALUT
Le Suprême Seigneur dit:
L’intrépidité, la pureté de la psyché intérieure, la persévérance dans le yoga
de la connaissance du Soi, la charité, la maîtrise des sens, le sacrifice,
l’étude des écritures, l’austérité, l’honnêteté; la non-violence, la vérité,
l’absence de colère, le renoncement, la sérénité, l’absence de calomnie, la
compassion à l’égard des êtres, l’absence de convoitise, la gentillesse, la
modestie, la pondération, l’éclat de la vigueur, le pardon, l’endurance, la
pureté, l’absence de malice et de l’orgueil excessif – sont les (vingt-six)
qualités de ceux doués de vertus divines, O Arjuna. (16.01-03) UNE LISTE DE QUALITÉS DÉMONIAQUES
QUI DEVRAIT ÊTRE ABANDONNÉE AVANT DE COMMENCER L’ITINÉRAIRE SPIRITUEL
O Arjuna,
les marques de ceux qui sont nés avec des qualités démoniaques sont:
l’hypocrisie, l’arrogance, l’orgueil, la colère, la dureté, et l’ignorance.
(16.04) Les qualités divines mènent au
salut (Mokşa), les qualités démoniaques, dit-on, conduisent aux chaînes.
Ne te chagrine pas, O Arjuna, tu es né avec des qualités divines. (16.05) IL Y A SEULEMENT DEUX TYPES
D’ÊTRES HUMAINS – LES SAGES ET LES IGNORANTS
En principe, il y a deux types ou
castes d’êtres humains dans ce monde: les êtres divins, et les démoniaques. Les
divins ont déjà été décrits en détail, maintenant apprends de Moi ce qui
concerne les démoniaques, O Arjuna. (16.06) Les humains de nature démoniaque
ne savent pas ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. On ne trouve
en eux ni pureté ou bonne conduite, ni véracité. (16.07) Ils disent que le monde est
irréel et sans fondement, sans Dieu, et sans ordre. Le monde est seulement
causé par l’union sexuelle de l’homme et de la femme et rien d’autre. (16.08) Soutenant
ces conceptions athéistes erronées, ces âmes dégradées - de faible intelligence
et aux actions cruelles – sont nées en ennemis pour la destruction du monde.
(16.09) En
proie à des désirs insatiables, remplies d’hypocrisie, d’orgueil, et
d’arrogance; tenant des vues erronées dues à l’illusion; ils agissent par des
motifs impurs. (16.10) Obsédés
d’innombrables soucis qui n’ont de termes qu’à leur mort, considérant la
gratification des sens comme le but suprême, persuadés que la jouissance des
sens est tout ce qu’il faut. (16.11) Enchaînés par des centaines de
liens de désir et adonnés à la convoitise et à la colère; ils luttent pour
s’amasser des richesses par des moyens illégaux pour satisfaire les jouissances
sensuelles. Ils pensent: (16.12) J’ai
gagné ceci aujourd’hui, j’accomplirai ce désire, telle richesse est mienne, et
j’aurai encore plus de richesse dans l’avenir. (16.13) Cet
ennemi a été tué par moi, et je tuerai encore d’autres. Je suis le Seigneur.
J’ai toute jouissance. Je suis parfait, fort et heureux; (16.14) Je suis riche et né d’une famille
noble. Qui d’autre m’est égale? J’offrirai des sacrifices, je donnerai des
aumônes, et je me réjouirai. Ainsi,
égaré par l’ignorance; (16.15) Troublés par de multiples
caprices; pris dans les filets de l’illusion; adonnés à la jouissance des
plaisirs sensuels; ils sombrent dans un enfer infâme. (16.16) Infatués d’eux-mêmes, obstinés,
emplis de prétention et intoxiqués par leurs richesses; ils accomplissent des
sacrifices (Yajna) qui n’ont de tels que le nom et avec ostentation, au mépris
des injonctions scripturaires. (16.17) Ces
gens malignes s’adonnent à l’égoïsme, la puissance, l’arrogance, la convoitise,
et la colère; et Me haïssent Moi l’habitant de leurs propres corps et ceux des
autres. (16.18) LA SOUFFRANCE EST LE DESTIN DES
IGNORANTS
Je précipite sans cesse ces êtres
haineux, cruels, pécheurs, et gens vulgaires en de cycles de naissances, et
dans des matrices démoniaques. (16.19) O
Arjuna, accédant de naissance en naissance dans des matrices démoniaques, les
égarés s’enfoncent au plus bas de
l’enfer sans jamais réussir à M’atteindre. (16.20) LE DÉSIR, LA HAINE, ET LA
CONVOITISE SONT LES TROIS PORTES DE L’ENFER
Le désir, la haine, et la convoitise sont les trois portes de l’enfer
menant l’individu à sa perte (ou l’esclavage). Par conséquent, il faut les
abandonner toutes trois. (Voir aussi MB 5.33.66) (16.21) Celui qui est libéré de ces trois
portes de l’enfer, O Arjuna, pratique ce qui est bon pour lui ou elle, et par
conséquent atteint la demeure suprême. (16.22) ON DOIT SUIVRE LES INJONCTIONS
SCRIPTURAIRES
Celui ou celle qui agit sous
l’influence de ses désirs, désobéissant aux injonctions scripturaires,
n’atteint jamais ni la perfection, ni le bonheur, ni la demeure suprême.
(16.23) Par conséquent, que les écritures
soient pour toi l’autorité qui détermine ce qui doit être fait et qui ne doit
pas être fait. Tu dois accomplir ton
devoir d’après les injonctions scripturaires.
(16.24) Ainsi prend fin le seizième chapitre intitulé “Les
États Divins et Démoniaques” dans les Upanişad de la
Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu
dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna. Chapitre 17
17. LA TRIPLE FOI
Arjuna
dit: Quelle est la condition de dévotion de ceux qui accomplissent des
pratiques spirituelles avec foi, mais sans poursuivre les injonctions
scripturaires, O Kŗşna? Est-ce dans le mode bonté (Sāttvika),
passion (Rājasika), ou ignorance (Tāmasika)? (17.01) LES TROIS SORTES DE FOI
Le Suprême Seigneur dit: La foi
naturelle des êtres incarnés est triple: bonté, passion, et ignorance
(Sāttvika, Rājasika, Tāmasika). Ecoute maintenant ce que J’ai à
te dire à ce propos. (17.02) O Arjuna, la foi de chacun est en accord avec sa propre disposition
naturelle (gouvernée par les impressions Karmiques). L’homme est fait par sa
foi. Il peut devenir ce qu’il souhaite être (s’il contemple sans cesse l’objet
de son désir avec foi). (17.03) Les
personnes dans le mode bonté adorent les régnants célestes (Devas); ceux dans
le mode passion adorent les régnants surnaturelles et les démons; et ceux dans
le mode ignorance adorent les fantômes[21][24] et les esprits25[25].
(17.04) Ceux qui pratiquent des
austérités sévères sans suivre les prescriptions des écritures; qui sont pleins
d’hypocrisie et d’égoïsme; qui sont poussés par la force du désir et de
l’attachement; qui torturent insensément les éléments de leurs corps, et Moi
aussi qui réside dans leur corps, sache qu’ils sont des personnes ignorantes de
nature démoniaque. (17.05-06) LES TROIS SORTES DE NOURRITURE
La nourriture préférée par chacun
de nous relève aussi de trois sortes, comme le sont les sacrifices, les
austérités, et la charité. Ecoute maintenant la distinction entre eux. (17.07) Les aliments qui accroissent la
longévité, la vertu, la force, la santé, le bonheur, et la joie, sont
savoureux, substantiels, et nutritifs. Ces aliments sont préférés par les
personnes qui appartiennent au mode bonté. (17.08) Les aliments qui sont amères,
aigres, salés, très chaudes, piquantes, sèches, et brûlantes; et qui causent la
douleur, le chagrin et la maladie; sont préférés par les personnes du mode
passion. (17.09) Les aliments que préfèrent les
personnes appartenant au mode ignorance sont gâtés, sans saveurs, affadies,
pourries, faites de restes, et impures (comme la viande et l’alcool). (17.10) LES TROIS SORTES DE SACRIFICE
Le service désintéressé
(Sevā, Yajna) prescrit par les écritures, et accompli sans désir pour le
fruit de l’action, avec une foi et conviction fermes en tant que devoir,
appartient au mode bonté. (17.11) Le service désintéressé
(Sevā, Yajna) qui est accompli superficiellement avec la pensée des
avantages, appartient au mode passion, O Arjuna. (17.12) Le
service désintéressé (Sevā, Yajna) qui est accompli contrairement aux
écritures, dans lequel aucune nourriture n’est distribuée, qui se fait en
l’absence de mantra[22][26],
vide de foi, et sans dons, on dit, d’appartenir au mode ignorance. (17.13) AUSTERITES EN PENSEES, PAROLES ET ACTIONS
L’adoration des régnants célestes
(Devas), le prêtre, le gourou et le sage; la pureté, l’honnêteté, le célibat,
la non-violence, est considérée comme l’austérité de l’action. (17.14) La parole qui n’est pas
offensive, qui est vraie, agréable, bénéfique, et qui est utilisée pour l’étude
régulière des écritures est appelée l’austérité de la parole. (17.15) La
sérénité du mental, la bienveillance, l’équanimité, la maîtrise de soi, et la
pureté de pensée, est nommée l’austérité de la pensée. (17.16) LES TROIS SORTES D’AUSTÉRITÉS
Cette
triple austérité susmentionnée (de pensée, de parole, et d’action) pratiquée
par les yogis avec une foi suprême, sans désir pour les fruits (résultats), est
considérée comme étant du mode bonté27[27]. (17.17) L’austérité
pratiquée pour gagner le respect, l’honneur, la vénération, et par désir de
gloire extérieure se donnant aux résultats incertains et temporaires, dit-on,
d’appartenir au mode passion[23][28].
(17.18) L’austérité
pratiquée avec une obstination stupide, ou en se torturant soi-même, ou en
faisant du mal aux autres, est déclarée être du mode ignorance[24][29].
(17.19 LES TROIS SORTES DE CHARITE
La
charité conférée en tant que devoir, à un candidat digne dont on n’attend rien
en retour, au moment et à l’endroit appropriés, est considérée être la charité
du mode bonté. (17.20) La charité accomplie à contrecœur, ou dans l’espoir de recevoir quelque
chose en retour, ou dans l’attente de quelque bénéfice, dit-on, être du mode
passion. (17.21) La charité rendue en un lieu et à
un moment inconvenables, et à des personnes indignes; sans respect ou avec
dédain à l’égard de la personne qui reçoit, dit-on, être du mode ignorance.
(17.22) LE TRIPLE NOM DE DIEU
“ Om Tat Sat “, dit-on, être le
triple nom de l’Éternel Être (Brahman). Les personnes avec des qualités
Brahmaniques, les Védas, et le service désintéressé (Sevā, Yajna) furent
crées dans les temps anciens par et pour Brahman. (17.23) Par conséquent, les actes de
sacrifice, de charité, et d’austérité prescrits dans les écritures commencent
toujours en énonçant “OM“ par les connaisseurs du Suprême Être (Para-Brahman).
(17.24) Les différentes sortes de
sacrifice, de charité, et d’austérité sont accomplies par les chercheurs du
salut (Mokşa) en énonçant “ Tat “ (ou Il est tout) sans attendre une
récompense. (17.25) Le
mot “ Sat “ est utilisé dans le sens de la Réalité et de la bonté. Le mot “ Sat
“ est aussi employé pour désigner un acte louable, O Arjuna. (17.26) La foi dans le sacrifice, la
charité, et l’austérité est aussi appelée “ Sat “. Le service désintéressé pour
la cause du Suprême est sûrement appelé “ Sat “. (17.27) Tout ce qui est accompli sans foi
– que ce soit le sacrifice, l’austérité, ou n’importe quel autre acte – est
appelé “ Asat “. Cela n’a pas de valeur, ni ici ou dans l’au-delà, O Arjuna.
(17.28) Ainsi prend fin le dix-septième chapitre intitulé “La
Triple Foi” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de
yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre
Srīkŗşna et Arjuna. Chapitre 18
18. LA
MOKŞA (Libération) PAR L'ABANDON
DE L'EGO
Arjuna
dit: Je désire connaître la nature de Samnyāsa et Tyāga, et la
différence entre les deux, O Seigneur Kŗşna. (18.01) LA DEFINITION DE LA RENONCIATION
ET DU
Le Suprême Seigneur dit: Les
sages considèrent Samnyāsa (Renonciation) comme étant la renonciation
complète des actions égoïstes. Les sages définissent Tyāga (Sacrifice) “
abandon “, l’abandon à l’attachement égoïste aux fruits de toute action. (Voir
aussi 5.01, 5.05, et 6.01) (18.02) Certains philosophes disent que
toute action est pleine de fautes et devrait être abandonnée, pendant que
d’autres disent que les actions de sacrifice, de charité, et d’austérité ne
devraient pas être abandonnées. (18.03) O Arjuna, apprend Ma conclusion
concernant le sacrifice. Le sacrifice, dit-on, est de trois sortes. (18.04) Les actes de service, de charité,
et d’austérité ne devraient pas être abandonnés, mais devraient être accomplis,
car le service, la charité, et l’austérité sont les purificateurs des sages.
(18.05) Même ces actions obligatoires
devraient être accomplies sans attachement aux fruits. Ceci est Mon conseil
suprême et définitif, O Arjuna. (18.06) LES TROIS TYPES DE SACRIFICE
Le
renoncement au devoir est vraiment impropre. L’abandon de l’action obligatoire
est due à l’illusion, et est déclaré d’appartenir au mode ignorance. (18.07) Celui qui abandonne le devoir
parce que c’est difficile, ou par peur de la souffrance physique, n’obtient pas
les bénéfices du sacrifice, accomplissant ainsi un sacrifice dans le mode
passion. (18.08) L’action
obligatoire accomplie comme devoir, renonçant à l’attachement égoïste et à ses
fruits, son abandon est considéré comme sacrifice dans le mode bonté, O Arjuna.
(18.09) Celui
qui n’haït pas le travail désagréable, ni est attaché au travail agréable, est
considéré comme renonciateur (Tyāgi), il est imbu du mode bonté,
intelligent, et libéré de tous les doutes touchant le Suprême Être. (18.10) Les êtres humains ne savent pas s’abstenir complètement à l’action. Par
conséquent, celui qui renonce complètement à l’attachement égoïste aux fruits
de toutes actions est considéré comme un renonciateur. (18.11) Le
triple fruit des actions – désirable, indésirable ou mélangé échoit après la
mort seulement à celui qui n’est pas un renonciateur (Tyāgi), mais jamais
à un Tyāgi. (18.12) LES CINQ CAUSES DE N’IMPORTE
QUELLE ACTION
Apprends de Moi, O Arjuna, les
cinq causes comme énoncées dans la doctrine Sâmkhya, pour l’accomplissement de
toutes les actions. Ce sont: le corps physique, le siège de Karma; les modes
(Gunas) de la Nature matérielle, l’auteur; les onze organes de perception et
d’action, les instruments; les
différentes fonctions Prānas (bioimpulsions); et, le cinquième constitue
les divinités qui président (les onze organes). (18.13-14)
Quelle que soit l’action
accomplie par l’homme, bonne ou mauvaise, par sa pensée, son discours, et le
corps, ce sont là les cinq causes. (18.15) Par conséquent, l’ignorant qui
considère comme seul agent son corps ou son âme due à la connaissance
imparfaite, n’a rien compris. (18.16) Celui qui est libéré de la notion
égocentrique, et dont l’intellect n’est pas souillé par le désir de la récolte;
quand bien même il tuerait tout ce monde, il ne tue pas et n’est pas lié par
l’action de tuer. (18.17) Le
sujet, l’objet, et la connaissance de l’objet sont le triple moteur (ou poussée
vitale) d’une action. Les onze organes; l’acte, et l’agent ou les modes (Gunas)
de la Nature matérielle sont les trois composants de l’action. (18.18) LES TROIS TYPES DE CONNAISSANCE
Jnāna (la Connaissance du Soi), Karma
(l’Action), et Kartā (l’Agent), dit-on, sont les trois types d’après la
doctrine Sāmkhya relative à la théorie des Gunas. Apprends comme il
convient ce qui les concerne. (18.19) La connaissance par laquelle on
perçoit la Réalité immuable dans tous les êtres comme indivise dans le divisé;
telle connaissance est du mode bonté. (Voir aussi 11.13, et 13.16) (18.20) La connaissance par laquelle on
voit les multiples réalités de différents types parmi tous les êtres, distincts
les uns des autres, considère cette connaissance appartenant au mode passion.
(18.21) La
connaissance irrationnelle, sans fondement et sans mérite qui s’attache à un
seul effet singulier (tel que le corps) comme si c’était le tout; telle
connaissance est déclarée d’appartenir au mode ténébreux de l’ignorance.
(18.22) LES TROIS TYPES D’ACTION
L’action obligatoire accomplie
sans attraction ni aversion, et sans motivations égoïstes et attachement au
désir du fruit, dit-on, est du mode bonté. (18.23) L’action accomplie avec l’ego, ou
par des motivations égoïstes, et avec beaucoup trop d’effort; est déclarée être
du mode passion. (18.24) L’action entreprise par illusion;
sans égard pour les conséquences, les pertes, la souffrance infligée aux
autres, et de la force qu’elle requiert, dit-on, est du mode ignorance. (18.25)
LES TROIS TYPES D’AGENT
Un
agent qui est libre d’attachement, affranchi de l’égoïsme, doué de résolution
et d’enthousiasme, inaffecté par le succès ou l’échec, est appelé bonté.
(18.26) L’agent
qui est poussé par la passion, qui désire les fruits de son travail, qui est
avide, violent, impure, et qui est affecté par la joie et la douleur, est appelé “ passionné “.
(18.27) L’agent indiscipliné, vulgaire,
obstiné, méchant, malhonnête, paresseux, déprimé, et hésitant, est appelé
ignorant. (18.28) LES TROIS TYPES D’INTELLECTUELS
Ecoute maintenant la triple
division de l’intellect et de la fermeté, selon les modes de la Nature
matérielle, comme Je vais te les exposer pleinement et séparément, O Arjuna.
(18.29) O Arjuna, l’intellect par lequel
on comprend la voie de l’action et la voie de la renonciation, l’action juste
ou fausse, ce qu’on doit craindre et ce qu’on ne doit pas craindre, la
servitude et la libération, cet intellect est du mode bonté. (18.30) L’intellect par lequel on ne sait
pas distinguer entre la justice (Dharma) et l’injustice (Adharma), l’action
juste ou fausse; cet intellect est du mode passion, O Arjuna. (18.31) L’intellect – qui enveloppé par
l’ignorance – accepte l’injustice (Adharma) comme justice (Dharma), et voit
toutes choses en l’envers, est du mode ignorance, O Arjuna. (18.32) LES TROIS TYPES DE RESOLUTION, ET
LES QUATRE BUTS DE LA VIE HUMAINE
La fermeté inébranlable par
laquelle on manipule les fonctions du mental, Prāna (Bioimpulsions), et
des sens pour la réalisation de Dieu; cette détermination est du mode bonté, O
Arjuna. (18.33) La fermeté avec laquelle une
personne, en aspirant aux fruits du travail, se relie avec grand attachement au
Dharma (le devoir), à Artha (la richesse), et à Kāma (le plaisir); cette
détermination, O Arjuna, est du mode passion. (18.34) La fermeté avec laquelle une
personne stupide n’abandonne pas le sommeil, ni la peur, ni le chagrin, ni le
désespoir, ni l’insouciance; cette détermination est du mode ignorance, O
Arjuna. (18.35) LES TROIS TYPES DE PLAISIR
Et maintenant apprends de Moi, O
Arjuna, quelles sont les trois sortes de plaisir. Le plaisir par lequel l’homme
se réjouit grâce aux résultats des pratiques spirituelles mettant une fin à
toutes souffrances. (18.36) Le plaisir qui apparaît comme un
poison au début, mais qui se révèle comme nectar à la fin, provient de la grâce
de la connaissance du Soi, et est du mode bonté. (18.37) Les plaisirs sensuels apparaissent au commencement comme un nectar, mais
deviennent du poison à la fin; tels plaisirs appartiennent au mode passion.
(Voir aussi 5.22) (18.38) Le plaisir qui brouille l’homme
au début comme à la fin; provient du sommeil, de la paresse, et de
l’insouciance; ce plaisir, dit-on, appartient au mode ignorance. (18.39) Il
n’y a aucun être, ni sur terre ou au ciel parmi les régnants célestes (Devas),
qui soit libre des trois modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti).
(18.40) LA RÉPARTITION DU TRAVAIL DEPEND
DE LA CAPACITE DE L’HOMME
La répartition du travail en ces
quatre catégories – Brāhmana, Kşatriya, Vaiśya, et
Śūdra – dépend aussi des qualités inhérentes de la nature des
personnes (ou des dispositions naturelles, et pas vraiment du droit de
naissance de quelqu’un), O Arjuna. (18.41) Les intellectuels qui soutiennent
la sérénité, la maîtrise de soi, l’austérité, la pureté, la patience,
l’honnêteté, la connaissance transcendantale, l’expérience transcen-dantale, la
foi en Dieu sont rangés parmi les Brāhmanas. (18.42) Ceux qui ont les qualités de
l’héroïsme, de vigueur, de fermeté, de dextérité, le nonabandon du champ de
bataille, la charité, et les capacités administratives, sont appelés
Kşatriyas, ou protecteurs. (18.43) Ceux qui sont bons en
agriculture, à l’élevage du bétail, le commerce, la négociation, l’industrie,
sont appelés des Vaiśyas. Ceux qui
ont la capacité de servir ou qui travaillent dans la manutention de tout genre
sont classés parmi les Śūdras. (18.44) L'ACQUISITION DU SALUT PAR LE
DEVOIR, LA DISCIPLINE, ET LA DEVOTION
On peut atteindre la plus haute
perfection en s’attachant à son travail naturel. Écoute Moi maintenant, comment
on atteint la perfection en s’engageant à son travail naturel. (18.45) On atteint la perfection en
adorant le Suprême Être d’où procèdent tous les êtres, et dont est pénétré tout
cet univers – par l’accomplissement de son propre devoir pour Lui. (Voir aussi
9.27, 12.10) (18.46) Mieux
vaut suivre son propre travail naturel inférieur, que le travail supérieur
anormal même réalisé correctement. En accomplissant le travail prescrit par sa
propre nature inhérente (sans motifs intéressés), on n’encourt pas de péché
(ou, la réaction Karmique). (Voir aussi 3.35) (18.47) On ne doit pas abandonner son
travail naturel, même s’il est imparfait; car toutes les entreprises sont
enveloppées de défauts, comme le feu l’est par la fumée, O Arjuna. (18.48) La personne dont le mental est
toujours vide d’attachement égoïste, qui a maîtrisé son mental et ses sens, et
qui a affranchi tous les désirs; atteint la suprême perfection de liberté face
à l’enchaînement Karmique, en renonçant à l’attachement intéressé aux fruits du
travail. (18.49) Apprends de Moi brièvement, O
Arjuna, comment celui qui est arrivé à une telle perfection (ou la libération
de l’enchaînement Karmique) atteint la Suprême Personne, le but de la
connaissance transcendantale. (18.50) Doté d’un intellect purifié,
maîtrisant le mental par une ferme détermination, se détournant du son et
autres objets des sens, rejetant l’attraction et l’aversion; vivant dans la
solitude, mangeant légèrement, tenant sous contrôle le mental, la parole, et
les organes d’action, toujours absorbé dans le yoga de méditation, prenant
refuge dans le détachement; et ayant abandonné l’égotisme, la violence, l’arrogance,
le désir, la colère, et l’instinct de
possession; il devient paisible, libéré de la notion du “ je et moi “, et ainsi
digne pour s’unir au Suprême Être (Para-Brahman). (18.51-53) Absorbé
dans le Suprême Être (Para-Brahman), l’homme serein ne s’afflige ni ne désire;
devenant impartial envers tous les êtres, il obtient Mon Parā-Bhakti,
l’amour dévotionnel le plus élevé. (Voir aussi 5.19) (18.54) Par la dévotion l’homme comprend
vraiment ce que Je suis et qui Je suis d’essence. M’ayant connu dans Mon
essence, il pénètre immédiatement en Moi. (18.55) Un Karma dévot atteint par Ma
grâce Mokşa, la demeure éternelle et immuable – même en accomplissant
toutes ses actions – prenant simplement en Moi son refuge, (Me confiant toutes
ses actions dans une douce dévotion). (18.56) Me dédiant sincèrement toutes les actions, prends Moi comme but suprême,
et dépend complètement de Moi. Fixe constamment ton mental sur Moi, en
recourant au Karmayoga. (18.57) Lorsque
ton mental se fixe sur Moi, tu surmonteras toutes les difficultés par Ma grâce.
Mais si tu ne m’écoutes pas à cause de ton ego, tu périras. (18.58) L’ENCHAINEMENT KARMIQUE
Si te laissant aller par l’ego tu
penses: Je ne combattrai pas; ta résolution est vaine. Car ta propre nature te
contraindra (au combat). (18.59) O Arjuna, tu es contrôlé par les
impressions Karmiques de ta propre nature (Samskāra). Par conséquent, tu
feras – même contre ta volonté – ce que par égarement tu ne désires pas faire.
(18.60) NOUS DEVENONS LES MARIONNETTES DE NOTRE PROPRE LIBRE ARBITRE
Le Suprême
Seigneur réside comme chef (Īśvara) dans le cœur causal (ou la psyché
intérieure) de tous les êtres, O Arjuna, les amenant à l’action (ou de
travailler à leur Karma) comme une marionnette (du Karma) montée sur une machine.
(18.61) Empli
de douce dévotion, cherche refuge en le Suprême Seigneur seul (Kŗşna
ou Īśvara), O Arjuna. Par Sa grâce tu atteindras la paix suprême et
l’Éternel Demeure (Paramadhāma). (18.62) Ainsi, t’ai-Je exposé la
connaissance plus secrète que tous les secrets. Après y avoir réfléchi, fais ce
que tu veux. (18.63) LA VOIE DE L’ABANDON, EST LA VOIE
ULTIME VERS DIEU
Écoute une fois de plus Mon grand
secret, Ma parole suprême. Tu M’es très cher, par conséquent, Je te dirai ce
qui est bon pour toi. (18.64) Fixe ton mental sur Moi, sois mon
dévot, offre-Moi ton service, prosterne-toi devant Moi, et tu M’atteindras
certainement. Je te le promets, car tu es Mon très cher ami. (18.65) Mettant tous les actes méritoires (Dharma) sur le côté, abandonne-toi
uniquement et complètement à Ma volonté (avec une foi ferme et la douce
contemplation). Je te libérerai de tout péché (ou, des chaînes de Karma). N’aie
pas de peine. (18.66) Tu ne devrais jamais exposer
cette connaissance à celui qui est dénué d’austérité, et qui n’a pas de
dévotion, qui ne désire pas écouter, ni à celui qui Me méprise. (18.67) LE PLUS HAUT CULTE A DIEU, ET LA
MEILLEURE CHARITE
Celui qui propagera la philosophie suprême secrète (ou, la connaissance
transcendantale de la Gîtâ) parmi Mes dévots, accomplira pour Moi le plus haut
service dévotionnel, et Me viendra avec certitude (atteindra Parama
Dhāma). (18.68) Nulle autre personne ne Me rend un service plus agréable que lui, et
personne d’autre ne Me sera plus cher sur terre. (18.69) LA GRÂCE DE LA GITA
Je serai adoré par le sacrifice de la connaissance
(Jnāna-yajna) parmi ceux qui étudieront notre dialogue secret. Telle est
Ma promesse. (18.70) Quiconque écoute ceci, (le
dialogue sacré sous la forme de la Gîtâ) avec foi et sans dérision, il sera
délivré du péché, et atteindra le ciel – les hauts mondes de ceux dont les
actions sont pures et vertueuses. (18.71) O
Arjuna, as-tu tout bien écouté avec un mental concentré? Est-ce que ton
illusion née de l’ignorance a été complètement dissipée? (18.72) Arjuna
dit: Par Ta grâce mon illusion est détruite, j’ai recouvré la connaissance du
Soi, ma confusion (concernant le corps et l’Atmâ) est dissipée et j’obéirai Ton
commandement. (18.73) Samjaya
dit: Ainsi ai-je entendu ce merveilleux dialogue entre le Seigneur
Kŗşna et Mahātmā Arjuna, qui a fait se dresser mes cheveux
sur la tête. (18.74) Par
la grâce du (gourou) sage Vyāsa, j’ai entendu ce plus secret et suprême
yoga directement de Kŗşna, le Seigneur du yoga, qui l’a énoncé
Lui-même (à Arjuna) sous mes propres yeux (de clairvoyance conféré par le sage
Vyāsa). (18.75) O
Roi, en commémorant encore et encore ce merveilleux et sacré dialogue entre le
Seigneur Kŗşna et Arjuna, je tressaillis de joie à chaque moment; et
(18.76) Me
rappelant chaque fois, O Roi, cette merveilleuse forme de Kŗşna je
suis émerveillé et je m’en réjouis sans cesse. (18.77) LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE
AUTANT QUE L’ACTION SONT NÉCESSAIRES POUR UNE VIE ÉQUILIBRÉE
Là où sera Kŗşna, le
Seigneur du yoga (ou Dharma dans la forme de l’écriture (Śāstra)), et
Arjuna avec les armes (Śāstra) du devoir et de protection, il y aura
éternellement prospérité, victoire, bonheur, et moralité. Telle est ma
conviction. (18.78) [1] [1] Sthita-prajna: situation au plus haut niveau de la conscience mentale. [2] [2] La libération. [3] [3] Viveka: la force de l’analyse et de discrimination. [4] [4] C’est-à-dire, le froid et le chaud, le plaisir et la douleur, le malheur et le bonheur, etc. [5] [5] Sages visionnaires. [6] [6] Kuśa: herbe à longues feuilles pointues et coupantes que long utilise dans les rituels. [7] [7] Jouissances matérielles. [8] [8] Les aspects matériels. [9] [9] Dans son éternelle vision de soi et dans sa sagesse. [10] [10] C’est-à-dire “ qu’ils tendent vers la nature des Asura et des Rakshasa “ - une classe d’élémentaux mauvais; selon certains, ces hommes participaient “ du caractère des constituants les plus inférieurs de la nature “. [11] [11] Les dieux de l’air, les Maruts. [12] [12] Ou, Aśvattha, un saint figuier, l’arbre banyan ou pipal. 13[13] La vache qui exauce tous les vœux. 14[14] Serpents venimeux. [13] [15] Serpents non venimeux d’une espèce légendaire doués, dit-on, de parole et de sagesse. 16[16] Le Juge des morts. [14] [17] Des êtres semi humains. [15] [18] O Toi aux de lotus. [16] [19] Une vision intérieure profonde. [17] [20] Mode de salutation des hindous. [18] [21] Les Uraga sont censés être des serpents ; mais ceci doit se rapporter aux grands Maîtres spirituels (de Sagesse), appelés souvent serpents. [19] [22] Mais laisse les gunas de la Nature faire toutes les actions. [20] [23] Ashvattha (arbre pipal), arbre sacré, symbole de l’univers qui, bien qu’apparemment détruit et ensuite recréé, ne prend jamais fin, car il est semblable au courant de l’évolution. [22] [26] Hymne Védique ou prière issue d’un texte sacré. 27[27] Sattvique. [23] [28] Rajasique. [24] [29] Tamasique. |